Journaliste, essayiste et réalisateur, Gilles Luneau s’est aventuré dans les start-up de l’agriculture cellulaire. Une enquête tout à la fois passionnante et alarmiste sur la rupture de civilisation qui s’opère dans les laboratoires de la nourriture artificielle.
L’agriculture dite «cellulaire» n’a pas encore dépassé le stade du laboratoire. Et, pour voir à quoi ressemble un steak élaboré in vitro, c’est en Californie que s’est rendu Gilles Luneau. Journaliste, essayiste et réalisateur, il raconte très bien le jour où il a poussé pour la première fois la porte de l’une de ces start-up de nourriture artificielle nourries aux mêmes mamelles que celles de la Silicon Valley: «Bureaux et paillasses se jouxtent, encombrés de tubes à essais, de fioles, de flacons, de produits, d’appareillages de laboratoires. Des mugs, des tableaux blancs couverts d’inscriptions au feutre effaçables, des femmes et des hommes en sweat, en T-shirt, en blouse blanche, en chaussures de sport…» Sur les pas de la « chercheuse senior de l’équipe d’agriculture cellulaire», Gilles Luneau découvre le laboratoire où des cellules de poulet et de bœuf se multiplient dans des boîtes de Petri: «Il suffit de deux...