Les propriétaires de chats doivent-ils passer à la caisse?
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Taxer les propriétaires pour les sensibiliser”
Pourquoi chercher à taxer les propriétaires de chats? Une initiative similaire avait été rejetée en 2016 dans votre canton.
Thomas Baumann (POUR): Parce que la situation initiale a changé. Les chats contribuent, certes, beaucoup au bien-être des gens, en luttant contre l’isolement social, la solitude, contribuant ainsi à la santé mentale de la société. Les chiffres suivants reflètent cette situation: depuis 2018, le nombre de chats en Suisse a augmenté de 23%. Or, depuis la pandémie de Covid-19, les plaintes contre les chats se sont multipliées. Cela tient peut-être au fait que de nombreux citoyens ont acquis un chat à cette époque et n’ont plus assez de temps pour s’occuper de ces animaux toujours plus autonomes. Sans compter qu’avec l’aménagement du territoire, de plus en plus de personnes vivent regroupées, avec une augmentation des animaux de compagnie par zone d’habitat. Cette évolution entraîne une augmentation des conflits avec les chats.En quoi une telle taxe réglerait le problème?
Les fonds doivent être utilisés dans un but précis: la castration et le puçage des chats, l’amélioration écologique des espaces verts à l’intérieur et à l’extérieur des agglomérations, et la sensibilisation des propriétaires de chats à ces questions.Une redevance serait difficile à mettre en œuvre, non?
Il doit s’agir d’une solution simple et pratique: tous les chats nécessitant une visite chez le vétérinaire sont pucés. Avec un principe de responsabilité individuelle: les propriétaires de chats enregistrent volontairement leurs animaux. Les données des chats sont transmises aux communes par les vétérinaires et la taxe sur les chats est traitée de la même manière que pour les chiens.Les chats menacent-ils vraiment la biodiversité?
D’innombrables espèces animales et végétales indigènes sont menacées d’extinction ou ont déjà disparu à jamais. Les chats sont des prédateurs et, bien qu’ils soient domestiqués depuis des milliers d’années et bien nourris, selon des estimations prudentes, ils tuent environ 15 millions de reptiles, d’oiseaux, d’amphibiens et de petits mammifères chaque année en Suisse.
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Il n’y a aucune obligation d’enregistrer les chats en Suisse”
De fait, pourquoi y aurait-t-il en Suisse une taxe sur les chiens, mais pas sur les chats?
Valérie Derivaz (CONTRE): L’impôt sur les chiens sert au nettoyage des déjections, à la mise à disposition des sachets. La grande différence entre chats et chiens est qu’il n’y a aucune obligation d’enregistrer les chats en Suisse. La micropuce n’est pas obligatoire. Il n’est donc pas possible de savoir à qui appartient un chat. Et s'il est possible de contrôler un chat qui sort s’il se laisse approcher, il semble compliqué de faire des contrôles dans tous les foyers afin de savoir s’ils possèdent un chat. A Genève, par exemple, nous avons également des chats «libres», pris en charge dans le cadre de la campagne Cat outdoor qui réunit, la SPA, SOS Chats, le Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) et l’Association des vétérinaires genevois. Les chats sont castrés, stérilisés, vaccinés contre la rage, marqués à l’oreille et identifiés au nom du SCAV.Une redevance permettrait-elle la prise en charge de problèmes liés aux chats errants?
En ce qui concerne la redevance, si elle pouvait être appliquée pour les raison évoquées plus haut, il faudrait définir son prix et ce à quoi elle servirait: stérilisation et contrôle des chats errants? Elimination de la litière ou subvention pour des litières écologiques?Est-ce juste de présenter les chats comme nuisibles pour certaines espèces?
Depuis toujours les chats sont utiles pour la chasse aux rongeurs. Vu les problèmes de rats en ville, ils ont un rôle à jouer bien que tous ne chassent pas des rats adultes. Le principal problème de la petite faune est la diminution de son habitat à cause de la bétonisation et des constructions stériles et sans cavités ou cachettes. C’est pourquoi il faut prendre soin de favoriser des abris et la possibilité de nourriture naturelle suffisante pour la petite faune. Dans le cas d’un biotope particulier avec des espèces protégées, comme certains reptiles et amphibiens, il faut trouver des solutions de protection. Stériliser les chats et les déplacer est une mesure applicable à une population de chats ensauvagés.