Frédéric Recrosio: la mort et moi
Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec la mort?
Enfant, j’ai été très épargné par le deuil. La première mort que j’ai vécue, dans ma famille, a été celle de ma grand-mère: elle avait 99 ans et moi 33, j’avais eu le temps de me faire à l’idée. Tout de même, j’ai des souvenirs de moi, tout petit, regardant les actualités à la TV et réalisant que la mort frappait partout. C’était terrifiant de découvrir que des enfants pouvaient mourir, et pire: des adultes leur nuire. Par ailleurs, ça a créé en moi une confusion immense avec l’idée que je me faisais de Dieu: il était censé veiller sur nous, alors qu’il laissait faire tant d’horreurs, c’était incompréhensible.
Pensez-vous à votre propre mort?
Je crois que d’avoir été si longtemps épargné m’a rendu peu sensible à la perspective de la finitude, à l’idée qu’il faut honorer les moments de la...
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