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Opinion

Ha ha ha!

Marlyse Tschui, Journaliste - lun. 01/04/2024 - 06:52
Les petits écrans, la chronique de Marlyse Tschui.
Marlyse Tschui chronique petits ecrans
Marlyse Tschui... débarrassée de ses lunettes.  © DR

J’ai constaté que sur YouTube, c’est tous les jours le 1er avril. La bonne vieille blague qui consistait à coller un poisson en papier dans le dos des gens n’existe plus que dans l’inconscient collectif. Les temps ont changé. La tendance est aux pranks: des canulars dont le but n’est pas d’amuser les victimes, mais de les piéger pour susciter chez elles des émotions violentes comme la peur, l’humiliation, la colère ou le désespoir. Le tout est filmé en caméra cachée, puis diffusé sur les réseaux sociaux. 

Ces contenus censés titiller mon côté voyeur me frappent par leur cruauté. L’imagination des pranksters est sans limites. À titre d’exemple, cette vidéo d’une scène d’adultère factice visionnée par une épouse qui se croit trompée. 

Ce simulacre d’agression en pleine rue devant des piétons tétanisés. Ces victimes imaginaires couvertes de «sang». Ce faux paralytique jeté dans un fleuve avec son fauteuil roulant. Ce braquage d’un magasin «pour rire». Aux États-Unis, où le port d’armes à feu est autorisé, deux plaisantins se sont fait tirer dessus par un passant alors qu’ils tentaient de semer la terreur dans un parc d’attractions en brandissant des couteaux de boucher; l’un d’eux a été touché mortellement. Le but de toutes ces mises en scène? Choquer pour attirer un maximum de followers.

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J’ai aussi découvert qu’il était possible de terroriser une personne qu’on déteste”

Marlyse Tschui

Des pranksters particulièrement actifs cumulent jusqu’à 1 million de vues. Certains en vivent. À cela s’ajoutent les farceurs qui se servent du téléphone pour effrayer ou ridiculiser leurs interlocuteurs. 

Les ados, paraît-il, s’amusent souvent à prendre comme victime leur petite amie, qu’ils filment en lui annonçant qu’ils veulent la quitter ou qu’ils se livrent à un trafic de drogue. Ha ha ha! J’ai aussi découvert qu’il était possible de terroriser une personne qu’on déteste ou dont on veut se venger, grâce à des sites astucieux. L’un permet de modifier le timbre de sa voix, par exemple pour menacer quelqu’un au téléphone. L’autre site permet d’empêcher à l’interlocuteur – ou à la police – de remonter jusqu’à l’origine de l’appel. C’est fou toutes les choses horribles qu’on peut faire avec un simple Natel…

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