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Culture

Pour Soutine, la déformation, c’est la vie!

Caroline Schuster Cordone, Historienne de l'art - sam. 01/07/2023 - 00:00
Chaim Soutine peint à bout de souffle comme s’il recherchait à représenter le temps qui passe, en accéléré, anticipant le vieillissement de ses modèles.  
Pour Soutine, la déformation, c’est la vie!
Chaim Soutine, L’enfant au jouet, vers 1919, huile sur toile. © Stiftung Im Obersteg, Depositum im Kunstmuseum Basel 2004, Inv. Im 1521.

Pour Chaïm Soutine, la peinture est un « accélérateur de vieillissement». Si la réalité du paysage et les gens l’inspirent, il les déforme par son imagination et son ressenti subjectif. Ses portraits reprennent le mode bourgeois d’un modèle assis face au peintre, mais le résultat ne correspond pas à ce que le public avait l’habitude de voir: les membres et les traits sont déformés comme dans L’enfant au jouet dont les mains ressemblent à des morceaux de chair.

Si Soutine déforme, allonge ou raccourci les corps de ses portraiturés, le résultat n’est jamais caricatural. L’impression qui s’en dégage est une fragilité physique et psychologique, un décalage aussi entre l’âge des modèles et le rendu de leurs corps. Soutine ne suit aucun idéal de beauté ou d’harmonie réservé habituellement aux portraits d’enfants. Chez lui, il n’y a pas d’équilibre, de régularité des traits, de délicatesse ou de surface lisse. Il affirme: «La déformation, c’est la...

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