Pour Soutine, la déformation, c’est la vie!

Pour Chaïm Soutine, la peinture est un « accélérateur de vieillissement». Si la réalité du paysage et les gens l’inspirent, il les déforme par son imagination et son ressenti subjectif. Ses portraits reprennent le mode bourgeois d’un modèle assis face au peintre, mais le résultat ne correspond pas à ce que le public avait l’habitude de voir: les membres et les traits sont déformés comme dans L’enfant au jouet dont les mains ressemblent à des morceaux de chair.
Si Soutine déforme, allonge ou raccourci les corps de ses portraiturés, le résultat n’est jamais caricatural. L’impression qui s’en dégage est une fragilité physique et psychologique, un décalage aussi entre l’âge des modèles et le rendu de leurs corps. Soutine ne suit aucun idéal de beauté ou d’harmonie réservé habituellement aux portraits d’enfants. Chez lui, il n’y a pas d’équilibre, de régularité des traits, de délicatesse ou de surface lisse. Il affirme: «La déformation, c’est la...
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