Mortelle course contre-la-montre
Les pandores ne font pas que verbaliser. Depuis quatre ans, la gendarmerie française distingue aussi un polar qui sort de l’ordinaire et c’est le cas avec l’œuvre de Marco Pianelli qui nous fait vivre de l’intérieur une course contre-la-montre particulièrement haletante. Habitué à coincer les assassins, le major Victor Tchaïev doit sauver cette fois une vie. Lucie, âgée de huit ans et demi, vient d’être enlevée. On le sait à force de regarder des séries américaines : dans ce genre d’affaire, les premières heures sont capitales si l’on espère une issue heureuse. Flic solitaire, efficace au point d’en oublier les rapports humains, ce héros un poil caricatural, il faut bien le dire, doit de surcroît supporter la pression de sa hiérarchie et d’un ministre proche de la famille de la jeune fille disparue. Le sablier se vide inexorablement alors que l’enquête piétine, le kidnappeur paraissant avoir à chaque fois un coup d’avance sur les gendarmes.
Prix 2024 du roman de la gendarmerie nationale, Les entrailles de la nuit fait donc vivre un véritable cauchemar aux enquêteurs et aux lecteurs qui se retrouvent happés dans cette intrigue sans répit, dont l’issue est plus que jamais incertaine. Le rythme est soutenu, la crédibilité du récit certaine quand bien même les coups de théâtre ne manquent pas. Normal si l’on sait que l’auteur, titulaire d’une maîtrise de littérature, est aussi un passionné des sports de combat qui vous laissent KO.