Leduc voit grand
Négociatrice et commandante au Raid, Talia Sorel est ultra-compétente dans son job. Mais personne ne peut être préparé à pareille affaire. Imaginez, deux bus scolaires envolés dans la nature avec plus de soixante enfants à bord. Aucune nouvelle, aucune trace, le mystère est complet jusqu’à l’appel d’un ravisseur pas comme les autres. Plus étrange encore, ce mystérieux interlocuteur refuse de causer avec le négociateur désigné par la police, acceptant de traiter seulement avec la flic de choc. Ce qui la rend évidemment suspecte aux yeux de sa hiérarchie.
Dans Duel, le nouveau polar de Frank Leduc, l’intrigue se base donc sur une disparition collective. Crédible ? Oui, parce que le criminel est d’envergure. Lui aussi rompu à l’art subtil de la négociation, il a par ailleurs toujours un coup d’avance sur les forces de l’ordre et il aime jouer. À Tania de relever le défi. Là est sans doute la force de ce récit où le kidnappeur dispose d’autant d’espace que la policière. Pour le reste, des courts chapitres, des rebondissements et un style parfaitement adapté à l’exercice d’un thriller : Duel est une gourmandise glacée qui se déguste couche par couche. Et c’est bon.