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Opinion

Vie commune, chambres séparées

Martina Chyba, Journaliste et chroniqueuse - mer. 01/05/2024 - 10:48
A cœur joie, la chronique de Martina Chyba.
Martina Chyba chronique A coeur joie
Martina Chyba. © RTS/Jay Louvion

Alors, il paraît… Oui, je sais, le mot «paraît», ce n’est pas très scientifique comme entrée en matière. Disons que, selon les études/sondages/témoignages, il ressort que de plus en plus de jeunes optent pour des chambres séparées. Ce qui est surprenant, évidemment, c’est d’associer chambre à part et jeunes. 

Parce que, chez les moins jeunes, on a l’habitude d’entendre: «Ah, tu sais, quand le petit dernier est parti, j’ai pris sa chambre, comme Monsieur ronfle et que moi je lis jusqu’à point d’heure, c’est plus simple.» Des fois (pas toujours), cela officialise aussi la paix des sens, on n’a plus trop envie de rapprochements corporels et d’échanges de fluides, donc on cohabite (on ne rigole pas sur ce mot, merci) dans une relation de bon compagnonnage et de nuits paisibles. Une copine m’a dit un jour: «Il semble que ceux qui font comptes séparés font lits séparés.» Euh… pardon, mais ce n’est pas très scientifique non plus, ça. Par exemple, ce n’est pas du tout mon cas: j’ai toujours fait comptes séparés et lit commun. Mais là, sur le tard, comme je vis une relation à distance, j’avoue que dormir seule parfois, c’est tellement bien! Je peux me lever 18 fois sans déranger et disposer autour de moi le bordel essentiel à la night: livres, journaux, liseuse, médicaments, tisane, crèmes diverses, chargeurs divers aussi, ordinateur, lunettes, chocolat noir et, bien sûr, chat. 


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Peut-être que cette génération a compris que se défusionner un peu permet de conserver le mystère et l’envie”

Martina Chyba

Mais les jeunes n’ont en principe pas de problèmes nocturnes de vessie, de mauvais sommeil, d’apnée, de lassitude sexuelle (ou bien?) et de réveils à avoir une vraie sale gueule le matin, pardon hein, mais des fois on n’a pas envie que qui que ce soit, même notre chéri, nous voie au saut du lit. Peut-être que cette génération a compris que se défusionner un peu permet de conserver le mystère et l’envie, et de durer plus. Mais il y a un autre argument plus flippant qui apparaît: ils veulent être peinards avec leurs écrans. Regarder ce qu’ils veulent quand ils veulent. Et préfèrent donc dormir avec leurs écrans qu’avec leurs amoureux. Si c’est ça, les amis, on ne va pas vers le beau.

Enfin, cela soulève quand même une question. Quid de l’immobilier? Un couple, quatre pièces? Ça risque d’être compliqué. Entre crise de couple et crise du logement, il va falloir choisir.

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