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Opinion

Tu veux ou tu veux pas?

Martina Chyba, Journaliste et chroniqueuse - ven. 01/12/2023 - 13:58
A cœur joie, la chronique de Martina Chyba.
A cœur joie, la chronique par Martina Chyba
Martina Chyba. © RTS/Jay Louvion

Vous vous souvenez de ce tube de Marcel Zanini, à la fin des années 60? Si tu veux c’est bien, si tu veux pas tant pis, j’en ferai pas une maladie. C’était une chanson sur ce que l’on appelle, désormais, le «consentement». C’est fichtrement complexe comme notion. Est-ce que ça suffit de dire non, est-ce que le silence est un oui ou un non, est-ce qu’il faut impérativement un accord sous forme de oui? Sans parler de la zone grise, je voulais et puis je ne veux plus, j’étais d’accord pour ceci, mais il s’est passé cela, je n’étais pas en état de décider si je voulais ou pas, etc.

Quand on était jeunes (discours de vieille peau, pardon), le consentement, c’était quand on était avec un mec au bas de son immeuble ou de chez soi et qu’on disait: «On prend un dernier verre?» Sachant pertinemment qu’on s’en foutait du verre, qu’on avait déjà bien assez bu et que si, on disait: «OK», on allait faire tout autre chose que de boire un verre. Quand j’ai rencontré mon amoureux actuel, on s’est retrouvés en bas de chez lui et on n’a même pas dit ça, je crois qu’on a rien dit d’ailleurs, on est montés direct… haha. Il m’a dit plus tard: «Tu ne t’es pas fait prier.» Non certes. Mais bon, j’avais fait 500 km en TGV pour le voir, alors il fallait bien rentabiliser le voyage!

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On clique ce qui signifie qu’on est d’accord pour un certain périmètre d’activités intimes”

Martina Chyba chronique A cœur joie Tinder de rien
Martina Chyba

J’ai eu la chance immense de ne vivre que des relations consenties dans ma vie. Je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde. Alors oui, il faut apprendre à exprimer le consentement et ce n’est pas toujours facile. Le contrat daté et signé en douze exemplaires devant notaire peut refroidir un chouïa l’ambiance. Mais, il paraît qu’il existe des applis! Je vous juuuure! Genre je m’inscris, l’autre aussi est inscrit, et c’est un peu comme Twint, on matche et, après on clique ce qui signifie qu’on est d’accord pour un certain périmètre d’activités intimes. Cela aurait même une valeur juridique. Ça ne résout pas tout, loin de là, mais ça permet d’aborder la question et dissuade aussi.

Alors, c’est sûr, ce n’est pas monstre romantique lors d’un premier rendez-vous. Et, pour les gens de notre âge, ça peut être un peu compliqué. Le temps que je comprenne comment fonctionne l’appli consentement et que je dise: «C’est bon, je suis d’accord», le mec sera soit parti, soit endormi.

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