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Opinion

Condamné à devenir meilleur

Jean-François Duval, Journaliste et écrivain - ven. 01/03/2024 - 14:54
Les Fantaisies, la chronique de Jean-François Duval.
mur humanité avenir
Si elle ne se résout pas à devenir meilleure, l'humanité ira droit dans le mur. © iStock

Aujourd’hui, j’ai décidé d’être optimiste. Raison: depuis 2020, nous allons de calamité en calamité, Covid, guerres en Ukraine, en Israël, à Gaza... fonte des glaciers, réchauffement climatique, bref, la perspective d’une Terre foutue. 

Vous vous souvenez que Malraux disait: «Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas» (le pauvre ne présageait pas l’essor des fondamentalismes). Moi, aujourd’hui, je dis plutôt: «L’humanité sera meilleure ou ne sera pas.» La chose devient de plus en plus évidente. Aucun statu quo possible, l’histoire est en marche. L’humanité est donc condamnée à devenir meilleure. Sinon elle disparaîtra. C’est un peu la même histoire que celle du type qui coule jusqu’au fond d’une piscine puis, d’un coup de talon, se propulse vers la surface par simple réflexe de survie. 

Comment en est-on arrivé là? Réponse connue: si l’humanité a considérablement progressé sur le plan des sciences et des techniques, elle n’a fait aucun progrès moral. L’être humain reste cet animal déraisonnable et irresponsable, sans guère de respect pour ses semblables ni pour la vie sur cette Terre. Il va dans l’espace, découvre de fabuleux vaccins, transplante des cœurs et des reins, dérobe les secrets de l’atome. Mais par ailleurs, depuis qu’il existe, il n’a pas progressé d’un pouce sur le plan moral, psychologique et spirituel. Il reste une bête ultra dangereuse, que ses avancées techniques ne font que rendre toujours plus dangereuse. 

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Les autres espèces animales et les végétaux nous regretteront-ils quand nous aurons disparu?”

Jean-François Duval chronique
Jean-François Duval

La conclusion est bête comme chou: à moins de modifier du tout au tout nos mentalités et comportements, nous allons droit dans le mur (les autres espèces animales et les végétaux nous regretteront-ils quand nous aurons disparu?) 

La tâche qui nous attend est évidemment herculanesque. On ne se «change» pas d’un claquement de doigts. Je suis d’ailleurs persuadé que la floraison des magazines de psychologie et de philosophie fait partie de nos tentatives pour nous tirer d’affaire, tant on pressent que les ressorts inconscients de l’être humain et son cerveau reptilien font tout son malheur.

Optimiste, disais-je au début? Oui, mais vraiment pas par choix, ni parce que ce serait dans mon caractère. Non, simplement par la force des choses. Bon, mais est-ce que ça n’est tout de même pas une bonne nouvelle, ça? D’être condamné à devenir meilleur?

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