Laisser faire la nature. Ou pas?
Il ne faut pas s’en réjouir trop vite. Du fait que la marque de vêtements et accessoires Loewe ait choisi la comédienne anglaise Maggie Smith (vue dans la série Downtown Abbey et le film Harry Potter) comme égérie de sa dernière campagne d’affichage. Sur l’une des photos, on découvre la dame de 88 ans dans un manteau de fausse fourrure, un sac à main noir entre les mains, avec son célèbre sourire mi-suave mi-éngimatique. Mais, fait notable: sa photo n’a pas du tout été retouchée. Ce qui n’est généralement pas le cas de celles des «silver influenceuses» qui fleurissent sur les réseaux sociaux.
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Résultat, la peau du visage de la belle Maggie n’a pas été lissée et les rides qui la dessinent sont bien visibles. C’est exactement le but recherché par le photographe Jürgen Teller qui considère que «l’imperfection doit être mise en avant comme l’ultime perfection». Intéressant, n’est-il pas? Et tellement libérateur!
Si la tendance à ne plus dissimuler les outrages du temps creuse son sillon et s’exprime de plus en plus dans les milieux branchés, une autre se développe également, tout aussi puissante, celle de prévenir les marques du temps avant même qu’elles n’apparaissent. La médecine esthétique connait un engouement sans précédent chez les vingtenaires qui cherchent, à coup d’injection de botox, à paralyser les muscles d’expression de leur visage avant qu’ils ne puissent nuire! Les médecins appellent cette tendance la «préjeunissement».
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L’entreprise américaine Allergan, productrice du Botox, a bien senti le marché et a sorti une gamme douce valorisée à travers une campagne de publicité uniquement en ligne Own your look (appropriez-vous votre apparence).
Combien de Maggie Smith encore pour contrer le dégoût de l’avancée en âge et la panique qu’il inspire?
