Poing levé: les combats de l'artiste Pierre Bonnard
Pierre Bonnard, le peintre de l’harmonie mélancolique, de la lumière, du paysage, du nu féminin, livre ici un émouvant autoportrait, «en boxeur» qui se frappe le buste et élève le poing comme pour engager un ultime combat. Réalisée en 1931, l’œuvre annonce une vieillesse troublée et solitaire. Le peintre se représente nu face au miroir, dans son cabinet de toilette. On est étonné par l’intensité lumineuse qui se dégage du tableau inondant tant d’autres œuvres du maître. Or, ici, l’éclairage participe à l’isolement du modèle. Utilisé à contre-jour, il l’enveloppe d’un halo surréel, estompant les contours de son corps comme si l’artiste cherchait à s’effacer du monde. Le corps frêle de Bonnard se liquéfie dans la luminescence de la toile. Seuls ressortent la rougeur menaçante de son visage, le regard hagard et la gestuelle de ses bras chétifs qui concentrent le désarroi de ce vulnérable lutteur.
Mais quel est ce...
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