La sale Guerre de Sécession en BD
Le combat d’Henry Fleming
On sent les balles siffler aux oreilles, on entend les cris des blessés, on comprend la stupidité de l’Etat-Major qui n’en a rien à faire de la piétaille. L’adaptation par Steve Cuzor du roman de guerre The Red Badge of courage (1894) – il lui fallu quatre ans – est une réussite, quand bien même elle glace le sang. Avec des cases monochromes, le dessinateur donne une puissance incroyable au récit. On est en immersion avec la recrue Henry Fleming, ce jeune fermier de 18 ans enrôlé dans les rangs nordistes, quand il panique, déserte, avant de remonter au front où il fait preuve d’un courage stupide, résultat du désespoir de ces jeunes gens envoyés à la boucherie sans aucun état d’âme par des officiers incompétents. A lire absolument.
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Zoé Carrington
Dès la couverture, on ne peut que tomber amoureux de Zoé Carrington. Comme Simon qui lors de ses « études » à Londres a vécu sept jours de rêve avec la belle au physique parfait et au sourire ravageur. Et puis elle est tombée raide dingue d’un autre. Quelques années plus tard, de retour en France, il n’a toutefois jamais oublié. Alors quand la jeune femme l’invite ainsi que les potes de l’époque à venir fêter les trente ans de Leo qu’elle a épousé depuis, les Frenchies n’hésitent pas un instant. Sur place, ils découvrent alors l’impensable… Le lecteur attendra pour connaître la suite de cet album au dessin éclatant de fraîcheur, comme Zoé, sans oublier un zeste d’érotisme. Pour un peu, on se précipiterait, nous aussi, à Londres. Après Une nuit à Rome, Jim réussit à nouveau un album destiné à séduire le plus grand nombre.
Rivages lointains
Il faut prendre son temps et se laisser transporter par ce premier album signé Anaïs Flogny. Promis, le voyage en vaut la peine. C’est celui initié par Jules, un jeune immigré, qui survit comme il peut à Chicago en 1938. Son existence va radicalement changer lorsqu’il rencontre un gangster polonais qui deviendra son amant. Et qui lui permettra de monter petit à petit dans la hiérarchie jusqu’à dépasser le maître. On aime la douceur distillée au fil des 200 et quelques pages. Non sans une certaine poésie, elle contraste d’autant plus avec un récit sans pitié, ou Jules arrivera au sommet, non sans avoir tout sacrifié lors de son ascension.
Les songes du roi Griffu, tome 2
Une histoire de chevalerie et de magie. Sans oublier les rêves au fil du récit et des nuits d’Owein qui apprend le métier des armes dans la garnison du seigneur de la Tour. A la mort de ce dernier, le domaine est repris par Absalon qui n’a de cesse alors de marier sa sœur, Elaine. Un tournoi est organisé dont le vainqueur obtiendra la main de la belle. Mais un chevalier inconnu vient semer la pagaille dans les rangs des prétendants. Arrivera-t-il à rapporter la légendaire épée du roi Leoden ? Vous l’avez compris, les références ne manquent pas dans ce récit joliment illustré. Mais les auteurs y rajoutent « leur grain de sel », faisant preuve d’une imagination débordante.
Maîtres assassins, Malgerian
Le monde la Fantasy n’est pas fait pour les mauviettes, il est plutôt cruel. Voire très, comme l’indique le titre de cette série dont le tome 4 vient de sortir. On y suit le destin du fils cadet d’un seigneurs des Soupirs, Armand. Mis à l’écart par ses parents, il se voit toutefois formé aux armes par son père avant d’être remis à la Guilde des assassins comme payement d’une ancienne dette. Avec trois camarades, il va former un quatuor de tueurs hors pair chargé d’une mission ô combien dangereuse. Un dessin maîtrisé, une intrigue certes prévisible mais qui va droit au but. C’est efficace, pas de doute !