Fallait-il ressusciter Gaston Lagaffe?
On dira qu’il a pris de grandes, de très grandes vacances. C’est qu’il devait être encore plus épuisé qu’auparavant. Qu’importe, Gaston Lagaffe est de retour grâce au dessinateur Marc Delafontaine, dit Delaf, qui succède au génial et regretté Franquin. Un retour acquis dans la douleur après notamment un litige juridique entre la fille du dessinateur disparu et les Éditions Dupuis, sans oublier des polémiques entre bédéphiles.
Évidemment, l’opération doit rapporter des gros sous avec des centaines de milliers d’exemplaires imprimés à la veille de Noël. Mais est-ce que cela mérite d’en faire tout un fromage? Après tout, Blake et Mortimer ont vu plusieurs dessinateurs succéder avec bonheur au créateur Edgar.P. Jacobs. Spirou est, lui aussi, passé de main en main avec quelques jolies réussites à la clé.
Finalement, la question: que vaut ce Lagaffe nouveau? On dira d’abord que les gags sont bon enfant, de valeur inégale, mais toujours sympas. Le challenge était difficile. Du point de vue de l’univers visuel de notre héros en revanche, on vous rassure. Le dessin respecte à la perfection celui de l’original, on le dirait coulé dans le même moule. Enfin, pour notre part, on retrouve avec une immense joie les deux monstres de Gaston: la mouette rieuse et le chat fou dès lors qu’il court après une gomme ou se gave de super vitamines. Soyons honnêtes: le 22e album de Gaston Lagaffe est là. Cessons les querelles inutiles et marrons-nous avec ce personnage unique dans le monde de la bande dessinée.