L’Ouzbékistan, le pays qui a fait fantasmer Marco Polo

photo: Ozbald

Ce pays d’Asie centrale, situé sur la mythique route de la soie, se trouve au croisement des civilisations, des modes de vie et des religions.

Boukhara et Samarcande ont fait rêver Marco Polo. Son imagination et ses écrits, par l’entremise de la plume de son chroniqueur Rustichello de Pise, s’y sont baladés. Pourtant, le célèbre marchand italien n’a jamais mis les pieds dans ces deux cités ouzbèkes, sur la fameuse route de la soie qui reliait la Chine à l’Occident ! Son père et son oncle, en revanche, sont restés coincés à Boukhara pendant trois ans (1262-1264) en raison de l’insécurité. Ils se sont cependant contentés de lui dire que c’était « la meilleure cité de toute la Perse ». Il faut dire que, depuis le passage de Gengis Khan, en 1220, ces deux villes tenaient à peine debout. Ce n’est que plus tard que ces joyaux urbains, restaurés par Tamerlan, renaissaient de leurs cendres.

Les cités fantasmées par Marco Polo sont aujourd’hui bien réelles. Boukhara est, depuis le XVIe siècle la ville aux 365 mosquées, alors que Samarcande, avec ses mosaïques et ses faïences, se pare de turquoise. Alain Zurcher, de l’agence de voyages Clubilis, ne tarit pas d’éloges en évoquant ce pays d’Asie centrale situé aux carrefours des civilisations (de l’empire d’Alexandre le Grand à celui des tsars, en passant par ceux de Gengis Khan et de Tamerlan), des modes de vie (tribus nomades et cités sédentaires) et des religions (bouddhiste, chrétienne et musulmane). «Si la route de la soie a disparu au XVe siècle, Boukhara et Samarcande continuent de briller comme des trésors artistiques, explique le Genevois, qui parle d’une destination peu fréquentée par les touristes. Ces cités possèdent des vieilles villes composées d’enceintes fortifiées, de châteaux, de mosquées aux minarets vertigineux couverts de faïences, d’écoles coraniques et de bazars tout droit sortis du XIVe siècle et vraiment fantastiques.»

 C’est fabuleux d’écouter un maître calligraphe nous expliquer les variations de son art.

L’artisanat tient une place centrale dans la culture ouzbèke. « C’est fabuleux d’écouter un maître calligraphe et de miniatures persanes, qui est en somme à l’origine de l’invention de la bande dessinée, nous expliquer les variations de son art et ses symboliques, souligne le spécialiste. De pénétrer dans l’atelier d’un céramiste réputé dans tout le pays, de découvrir une manufacture de tapis de soie à Boukhara, où sont produits des « tapis magiques » tissés des deux côtés et fins comme des couvertures ou encore de rencontrer un musicien de talent qui fabrique lui-même des instruments traditionnels, dont un curieux violon en peau de poisson!»

 

Une terre de savoirs où se sont précédemment illustrés Avicenne, philosophe, écrivain, médecin et scientifique, et Ulugh Beg, arrière-petit-fils de Tamerlan, auteur du premier traité d’astrologie qui fait encore référence parmi les historiens.

Les gens sont vraiment accueillants

Une terre de tolérance aussi, « où les gens sont vraiment accueillants, souriants et adorables. Malgré la barrière de la langue (ils parlent ouzbèke, langue apparentée au turc, et apprennent le russe à l’école), les Ouzbèkes adorent communiquer avec les étrangers. » Un vrai carrefour des cultures.                  

VOUS PRENDREZ BIEN UN PEU DE PLOV

La culture passe également par l’estomac. En Ouzbékistan, le plat national se nomme plov. ll s’agit de riz mijoté dans un riche bouillon, avec de la viande, des carottes, des oignons et des épices. « Nous sommes allés en manger un dans un village, au sein d’une famille où trois générations vivaient sous le même toit, se souvient le voyagiste Alain Zurcher. Sous les ordres de la mère de famille, nous avons contribué à le préparer, au feu de bois, et l’avons dégusté dans une ambiance joviale et authentique.»

Frédéric Rein


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