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Culture

Nouveautés BD: quand les bulles sont bonnes

Jean-Marc Rapaz, Journaliste - ven. 17/03/2023 - 00:00
Pas toujours évident de s’y retrouver dans le flot des sorties en bande dessinée. Générations vous propose une sélection des dernières parutions à ne surtout pas manquer !
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© DR

Ange Leca, Editions Grand angle

Disons-le, on est d’emblée séduit par le très beau dessin de Victor Lepointe. Avec le concours des scénaristes Tom Graffin et Jérôme Roppert, cet album nous emmène sur les pas d’un journaliste détective dans le Paris de 1910, en proie à d’impressionnantes inondations. Sortie de son lit, la Seine charrie un cadavre sur lequel Ange va enquêter tout en supportant le prix de ses addictions. A l’alcool dont il abuse vraiment – raison pour laquelle il perd son job – et à Emma, magnifique femme mariée à un homme puissant pour ne pas dire intouchable. Notre «héros» va pourtant va s’accrocher quitte à tout perdre. Pas très gai tout cela, mais le lecteur deviendrait vite addict à son tour. 

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Succès damné, Drakoo éditions

Allez, un moment de bonne humeur avec les mésaventures de Lathan, écrivain raté et amoureux fou de Murcille, trop belle pour lui, pense-t-il. Notre gaillard réussit toutefois à pondre un best-seller grâce à un carnet envoûté. On l’a compris, à pactiser avec le diable, les catastrophes vont se succéder à la vitesse grand V. Après être arrivé au sommet, Lathan va-t-il tout perdre, y compris sa dame? Allez savoir. Le dessin est sympa, nous transporte dans un monde où les humains côtoient des bestioles douées de parole et la rigolade permanente. Une bonne surprise. 

L’année fantôme, préface de François Morel, Aire libre

Pour le non-initié, le dessin de Tronchet est un poil déconcertant au premier abord. Un conseil, dépassez cet a priori et plongez-vous dans l’univers de ce dessinateur-scénariste au talent certain, qui mixe avec brio tendresse, humour et philosophie. Dans L’année fantôme, on suit un humoriste redouté du tout Paris.  Jusqu’au jour de sa chute. Mais un malheur peut amener un retour aux sources bénéfique. Mieux, la découverte d’une année de son enfance disparue et qui va s’avérer salutaire, au point de renouer avec sa famille et plus encore. Un petit bijou, on vous le dit. 

Complainte des landes perdues, Regina obscura, Editions Dargaud

Le risque avec ces sagas et ces différents cycles, ici le tome 3 de celui des sorcières, c’est de se perdre en chemin. Rien de tout ça avec cet album où les références ne manquent pas, certes, mais où le lecteur peut se raccrocher sans problème au récit digne des meilleurs récits de Fantasy. Et impossible de ne pas céder à des illustrations somptueuses qu’on ne se lasse pas d’admirer. Déjà un classique.


Nevada, Jack London, Editions Delcourt

Une série qui gagne en qualité au fil des albums. Pour ceux qui ne connaissent pas, Nevada est l’homme de l’ombre des studios d’Hollywood. Celui à qui ont fait appel lorsqu’une star a disparu ou a des problèmes. Mais comment en est-il arrivé là? Un retour en arrière s’impose où l’on découvre comment ce héros a rencontré des années plus tôt Jack London. On est en 1910 en Californie et les ouvriers menacent de se mettre en grève. Les patrons, eux sont prêts à tout pour casser le mouvement. Bref, il y a de l’action, mais aussi un rappel historique des mouvements de lutte d’alors, où la loi était déjà du côté du plus fort. 

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