Françoise Hardy aimerait dire «non» à la vie
Françoise Hardy souhaiterait ne pas fêter ses 80 ans, en janvier. Elle souffre d’un cancer du pharynx, lui ayant déjà valu 55 séances de radiothérapie qui ont affecté sa vision, bouché l’une de ses narines, asséché sa bouche et l’arrière de sa gorge et perturbé sa mémoire. Ne pouvant plus lire ni regarder la télévision, l’ex-compagne de Jacques Dutronc et mère de Thomas Dutronc aimerait avoir le droit «de se déconnecter» rapidement. C’est ce qu’elle a expliqué dans une lettre adressée à son président et publiée le 17 décembre dans la Tribune Dimanche (payant).
Cette déclaration émanant de celle qui a marqué l’histoire de la chanson depuis 1962 avec, entre autres, Tous les garçons et les filles, Comment te dire adieu? ou encore Moi, vouloir toi résonne très fort en France. Où une nouvelle loi sur la fin de vie, promise par le président Emmanuel Macron pour la fin de l’été 2023, se fait toujours attendre.
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Fin de vie en France
Actuellement, la loi en vigueur, dite Clayes-Leonetti, du nom de ses deux concepteurs, n’autorise ni le suicide assisté ni l’euthanasie. Par écrit, et dans des directives anticipées, chaque Français peut déclarer qu’il ne souhaite pas d’acharnement thérapeutique ni de réanimation. Dans les situations désespérées, une sédation profonde et prolongée peut-être proposée. Mais selon différents sondages, une majorité de Français voudraient aller plus loin: soit vers le suicide assisté comme en Suisse, ou l’euthanasie comme en Belgique. Pour sortir des ornières idéologiques sur cette question qui déchaîne les passions, le gouvernement français a eu recours à une consultation citoyenne, ce qui est rare en France: 184 citoyens français tirés au sort ont, entre décembre 2022 et avril 2023, confronté leurs points de vue sur l’accompagnement de la fin vie et se sont prononcés en faveur d’une part d’un meilleur déploiement des soins palliatifs et d’autre part de la mise en place du suicide assisté et de l’euthanasie.
Depuis, silence radio du côté du palais présidentiel.
Après Nathalie Baye, qui s’est appuyée sur l’exemple de sa mère, décédée, selon elle, dans de trop grandes souffrances inutiles pour plaider en faveur de l’euthanasie, voici donc Françoise Hardy qui, à son tour, aimerait que la loi évolue vers la liberté de choisir sa mort. Macron l’entendra-t-il mieux? A suivre…