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Loisirs

Naître ou ne pas naître? telle est la question posée par le comédien Troilo

Jean-Marc Rapaz, Journaliste - lun. 01/01/2024 - 12:20
Le comédien veveysan Antonio Troilo n’a pas froid aux yeux. Pour son premier seul en scène, il a écrit un texte à la fois drôle et philosophique qui, au final, nous interroge sur le sens de la vie.
Antonio Troilo s'interroge et, du coup, interroge aussi les spectateurs sur le sens de la vie.  Spectacle Villars-sur-Glâne
Antonio Troilo s'interroge et, du coup, interroge aussi les spectateurs sur le sens de la vie. © Céline Michel

C’est une évidence: le Veveysan Antonio Troilo n’est pas fait du même bois que les autres. Avant de monter sur les planches, il a ainsi exercé jusqu’à 30 ans le métier de monteur électricien. L’étincelle a donc jailli tard, trop en tout cas, pour revendiquer les rôles de jeune premier. La «faute en partie» à un papa qui s’inquiétait de le voir épouser un métier de saltimbanque. Heureusement, le paternel s’est trouvé, ensuite, à 100% derrière lui. Mais quand on vous dit que le comédien, parfaitement «heureux aujourd’hui dans sa peau», aime les chemins de traverse. A 56 ans, il vient de créer son premier seul en scène. Et le spectacle est tout sauf banal.

A l’heure où des gamines et des gamins montent sur scène et cartonnent en faisant du stand-up — «J’aime bien regarder un sketch, deux voire trois, mais je ne pourrais pas passer une soirée complète à voir ce genre de spectacle — le Veveysan a concocté une recette qui mélange à la fois un soupçon de philosophie, de l’humour et, finalement, un questionnement susceptible de tous nous interpeller. Intitulé Tout ça pour ça, il tente de répondre bêtement à la question: «Pourquoi vivre pour au final mourir?» Evidemment, vu comme ça…

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Un gai luron

C’est donc l’heure du grand questionnement pour le personnage incarné par Antonio Troilo «qui se trouve dans une espèce d’endroit magique» que d’aucuns pourraient visualiser dans le ventre de la mère: «Est-ce que j’y vais ou j’y vais pas, est-ce que ça vaut la peine de sortir, suis-je désiré?» Les interrogations ou angoisses existentielles se succèdent: «Où vais-je naître, qui seront mes parents, que ferai-je de mes années à venir, est-ce que ça vaut la peine de sortir, mais ai-je le choix? Est-ce que je serai laid ou plutôt gracieux?

Allez, on vous rassure tout de suite. Promis, juré, ce spectacle de 1 heure 15 n’est pas qu’une prise de tête. «Oui, le sujet est plutôt philosophique, mais il y a quand même de l’humour», assure notre homme qui a toujours passé pour le gai luron de service auprès de ses amis. «J’adore faire rire les autres.»

Pour autant, mieux vaut le dire d’emblée, le comédien ne se présente pas au public en costume de bébé. «Je porte des habits classiques, mais il y a une manche trop courte, un col qui manque. Quelque part, je ne suis pas fini.» Normal, il lui reste à débarquer dans notre monde en espérant que ses espoirs ne soient pas déçus.

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