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Culture

Quand la BD est bonne

Jean-Marc Rapaz, Journaliste - mer. 15/11/2023 - 14:33
Un superbe album poétique avec un fleuve pour personnage principal, le retour du détective le plus « félinesque » de la bande dessinée et deux westerns de haute tenue, que demander de plus au rayon nouveautés avant Noël ?
une planche de Loire
Loire, un album plein de nostalgie et de poésie. © @DR Futuropolis

Loire

Il y a Louis, Jalil, Suzanne et Nicolas. Chacun a répondu à un message d’Agathe – avec qui ils ont tous partagé un bout de chemin – les invitant à la rejoindre dans la maison des jours heureux. Ils sont venus, sans savoir que les autres étaient aussi conviés. Mais Agathe est absente. Gravement malade, elle s’est noyée dans le fleuve et ses cendres ont été dispersées. Alors, il faut se souvenir d’elle, du bon temps, mais aussi du cours d’eau qui devient l’élément principal du récit. Ce roman graphique d’Etienne Davodeau est simplement magnifique, mettant en avant des êtres humains qui ont un vécu finalement banal, comme chacun d’entre nous. Mais il sublime surtout les paysages aux couleurs pastel atour de ce fleuve qui n’est jamais nommé, tout juste devine-t-on qu’elle s’appelle La Loire. Elle était, elle est omniprésente dans cet album où la vie continue de couler.

Loire


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Chef Joseph

Un western historique bien réalisé par le dessinateur Gabriel Andrade où l’on ressent le froid qui glace les fuyards, mais aussi leurs poursuivants. Et du point de vue du récit, l’authentique histoire de Chef Joseph et de la tribu des Nez Percés est suffisamment éloquente pour vous émouvoir. Oh, rien d’exceptionnel, sinon la constance dans la mauvaise foi des derniers arrivés sur le continent, prêts à tout pour s’enrichir et, donc, à ne respecter ni les traités ni la morale. Bref, en parquant les indigènes dans des réserves afin de s’emparer de leurs terres. Chef Joseph a réussi, enfin presque, à échapper à l’armée américaine, encore traumatisée par la bataille perdue de Little Big Horn. On vous recommande cet album qui se conclut avec un intéressant dossier didactique.

Chef Joseph

Undertaker, Mister Prairie

Ancien tireur d’élite pendant la guerre de Sécession, accusé à tort de crimes, Jonas Crow se balade dans l’Ouest sous l’identité d’un croque-mort. Eh oui, à cette époque, le besoin était souvent pressant. Avec son seul ami, un vautour, il est toutefois complètement ragaillardi après avoir reçu un mandat de celle qu’il a aimé plus que tout, Rose. Et de débarquer, le cœur en joie, dans un sinistre du patelin du Texas. Où il découvre que sa belle en a épousé un autre, un médecin qui pratique l’avortement au grand dam des bigots du coin. Autant dire qu’à défaut de baisers, les coups et les balles vont voler bas. Ce tome 7 est à l’image de la série, une référence dans le domaine du western réaliste, et tellement actuel quand on y pense.

Undertaker

Blacksad, Alors tout tombe

Servez-vous un whisky ou un thé, assurez-vous que personne ne va vous déranger et commencez la lecture de ce 7e album de notre privé aux allures de félin. Eh oui, dans cette série brillantissime, les personnages sont des animaux. Mais on l’oublie vite dans la mesure où ils ont adopté tous les codes humains ainsi que leur mode de vie. Reste un somptueux polar où l’on peut s’arrêter sur chaque case pour admirer le dessin de Juanjo Guardino dans ce New York où le maître bâtisseur Solomon a construit son empire de faucon sur un tas de cadavres. Autant dire que Blacksad a du boulot plein les pattes pour innocenter son ami Weekly, faire tomber l’entrepreneur et son tueur attitré, tout en renouant avec son amour, la belle Alma. On n’a qu’un mot: superbe.

Blacksad, tome7

La brute et le divin

De l’enfer au paradis! Ingénieure, Eva décide de tout plaquer du jour au lendemain pour aller s’installer avec sa chienne Puce sur une île perdue à l’autre bout du monde, un confetti devrait-on plutôt dire. Elle a pour mission de rétablir la station météo et de faire rêver les internautes. Mais voilà, on ne devient pas Robinson Crusoé du jour au lendemain. Les galères s’enchaînent, l’eau manque et ne voilà-t-il pas qu’un bateau scientifique vient réaliser des forages pour trouver des métaux rares, quitte à foutre en l’air tout l’écosystème. Eva parviendra-t-elle à s’en sortir ? On vous laisse découvrir cette jolie fable qui nous appelle à mieux respecter la nature et à l’apprécier sous toutes ses formes. En librairie le 22 novembre.

La brute et le divin

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