T’as pas WhatsApp?

Je ne compte plus le nombre de fois où l’on m’a posé cette question. Non, je n’ai pas WhatsApp et je n’en veux pas. Le téléphone, les SMS et les mails me suffisent. «Mais c’est dommage, tu rates des événements!» Eh bien, tant pis. Pas envie d’être dérangée sans cesse par des notifications. Je vois à quel point cette application peut être chronophage, surtout chez les personnes qui se sont connectées à plusieurs groupes WhatsApp: familial, amical, professionnel, sportif, culturel, et j’en passe. Les alertes sont quotidiennes. Ding, un message. Ding, une photo. Ding, ding, ding. 

Pour beaucoup, l’enthousiasme des débuts a fait place à l’agacement. «On trouvait sympa et pratique de faire circuler les informations entre copines», me raconte l’une d’elles. «Mais certaines nous bombardent de photos de leur quotidien: couchers de soleil, petits-enfants, apéros pris sur une terrasse, promenades en forêt. J’ai même eu droit à des photos de l’assiette qu’on leur a servie au restaurant! Cela devient grotesque. Pourquoi ce besoin d’étaler tous les détails de leur sphère intime? Ces mamies font comme les petites jeunes qui dévoilent leur vie privée sur Instagram. Et moi, je suis devenue follower malgré moi. De temps à autre, je me sens obligée de répondre avec un petit commentaire gentil, pour ne pas vexer la personne. Le problème, c’est que je n’ose pas quitter le groupe, par solidarité.»