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Loisirs

Errances poétiques au cœur des jardins anglais

Frédéric Rein, Journaliste - mer. 01/11/2023 - 15:37
Ces espaces verts «so British», qui imitent une nature sauvage, sont nombreux en Angleterre. Hubert Vereecke, de l’agence Au Tigre Vanillé, nous invite à flâner au sein de trois d’entre eux.
Jardins à l'anglaise tourisme Angleterre Hidcote Manor plantes exotiques
Le Hidcote Manor «un domaine qui appartenait au collectionneur de plantes Lawrence Johnston». © DR

Que ce soit d’un point de vue esthétique ou symbolique, ils ont choisi d’emprunter d’autres chemins que ceux pris par les jardins à la française ou à l’italienne. Face à la régularité de ces derniers, les Jardins anglais (aussi appelés à l’anglaise ou paysagers), apparus à partir du XVIIIe siècle, répondent, en effet, par des chemins tortueux, une végétation qui semble non domestiquée et offre une impression très naturelle. Refusant la régularité topologique, ils aiment aussi jouer avec les accidents de terrain (pentes…). Ici, pas d’allées rectilignes. Les itinéraires ne sont d’ailleurs pas balisés. On avance dans un décor qui imite le côté sauvage de la nature, avec des arbustes, des fourrés, des éléments architecturaux, des rochers, des bancs ou encore des statues. Une grande part est laissée à la surprise et à la découverte. Avec leur végétation variée, tant d’un point de vue des essences que des couleurs, les Jardins à l’anglaise représentent une véritable invitation à la flânerie, à l’errance poétique. Ils s’ouvrent sur des points de vue pittoresques, où il fait bon poser son chevalet. Pas étonnant que leurs concepteurs soient souvent des peintres, à l’instar de William Kent, et que certains parlent des Jardins anglais comme de véritables toiles vivantes, voire d’œuvres d’art. 

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Trois jardins d’exception

Les wild gardens sont nombreux en Angleterre, leur terre d’origine. Hubert Vereecke, de l’agence Au Tigre Vanillé, nous fait visiter trois d’entre eux, qu’il affectionne tout particulièrement. Il nous conduit d’abord au manoir de Chartwell, situé dans le Kent. «Cette propriété, qui fut la résidence de Sir Winston Churchill, a peu changé depuis l’époque où l’ancien Premier ministre y habitait, explique-t-il. On trouve encore une grande quantité de souvenirs personnels. Côté jardin, on découvre de charmantes roseraies ponctuées de glycines, d’impressionnantes cascades d’azalées et de rhododendrons, ainsi qu’un grand potager.» 

Autre style et autre ambiance à Monk’s House, un cottage où l’écrivaine Virginia Woolfe venait échapper à l’agitation londonienne. «L’endroit est entouré d’un jardin sauvage, qui faisait office de remède pour soigner ses dépressions, note Hubert Vereecke. Il s’agit d’un havre luxuriant où se trouve une grande quantité de plantes (exotiques pour l’époque), comme les benoîtes, les zinnias ou encore les capucines.» Le connaisseur nous emmène enfin au Hidcote Manor. «Ce domaine appartenait au collectionneur de plantes Lawrence Johnston, qui a participé à de nombreuses expéditions sur d’autres continents en quête de végétaux rares, que l’on retrouve sur les cinq hectares de ce jardin très riche, où se côtoient roses anciennes, arbustes d’ornement, différentes sortes de pivoines, ainsi que plusieurs mixed border, style botanique anglais où des plantes de tailles, de formes et de couleurs différentes se juxtaposent pour former une composition harmonieuse.» 

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