En 2025, changeons de coupe de cheveux!

Mélanie, coiffeuse talentueuse et à l’enthousiasme communicatif, s’est formée comme apprentie auprès de sa mère Alice, encore présente deux jours par semaine, et dont le prénom porte chance à cette enseigne connue loin à la ronde. «Vingt-cinq ans que je travaille avec elle, souligne Mélanie. Au départ, le salon était situé à Colombey.» 

Mère et fille, en bonnes professionnelles, se sont spécialisées dans la formation d’apprenties, au nombre de quatre dans l’équipe actuelle, qui compte aujourd’hui neuf coiffeuses. Coupes pour dames et hommes, coloration, lissage, botox, soins divers, la gamme des prestations est multiple, précise Mélanie, qui a suivi des cours de visagiste. «Ici, on fait tout pour tout le monde, de 0 à 99 ans. Je suis les tendances en consultant beaucoup les réseaux sociaux. Quand j’ai commencé, le dégradé était à la mode. Je réapprends aux jeunes à faire ce genre de coupe.» 

Dans ce salon, l’esprit est à l’audace: «Avant, on disait qu’il fallait se couper les cheveux à 40 ans. Ce n’est plus la norme, on propose des coupes quel que soit l’âge. Un joli carré, par exemple, avec des cheveux naturels, ça passe bien!» Les hommes, jeunes et moins jeunes, sont nombreux à pousser la porte de ce salon: «Ils prennent plus soin d’eux. En ce moment, ils ont tendance à se laisser pousser les cheveux.» Mélanie et son équipe leur proposent un éventail de coupes. 

Le monde de la coiffure évolue constamment, apportant de nouvelles techniques pour sublimer les cheveux. Mélanie cite en particulier le hair contouring, une tendance qui s’apparente au maquillage. Autrement dit, grâce à des techniques de coloration spécifiques, il est possible d’accentuer avantageusement certains traits ou simplement de gommer les petits défauts.

«De nos jours, il n’y a plus une seule tendance, assure Mélanie. Il y a des looks variés pour tous les goûts. Quand j’ai commencé, on avait encore la tendance automne-hiver et la tendance printemps-été. De nos jours, cheveux longs ou courts, avec couleur ou au naturel, la personnalisation est de mise.» Et de préciser que l’époque où les marques partenaires proposaient des voyages à Paris ou à Londres est révolue. Désormais, l’inspiration et le suivi des tendances passent essentiellement par les réseaux sociaux.

Au Bal des Créateurs, chez Christophe Durand, coiffeur et maquilleur de renom, il a trouvé son antre de créativité depuis douze ans. «À 33 ans, je suis le plus ancien de l’équipe.» Dans ce salon branché doté d’un bar, proposant coupes de cheveux, couleurs, soins du visage et du corps, maquillage et esthétique, Jonathan a développé des compétences en coiffure de studio pour shootings, défilés et autres événements. Son travail méticuleux et consciencieux a attiré l’attention de plusieurs figures illustres. Il a ainsi coiffé et sublimé des célébrités: Rossy de Palma, l’étoile espagnole du cinéma, Cate Blanchett, l’actrice australienne aux multiples Oscars, et même l’icône de la pop culture Paris Hilton. Lorsqu’on lui demande quelles sont les tendances pour 2025, Jonathan précise aussitôt qu’elles sont moins marquées qu’à ses débuts: «Aujourd’hui, les gens ont une mode pour une coupe courte, une mode pour une coupe longue. Ils cherchent la personnalisation. Vous aurez une mode pour les blondes, une mode pour les brunes. Bien sûr, il y a tout de même des styles qui émergent.» Et de citer le bob court de la chanteuse Angèle: «Un petit carré, tendance rétro, qui fait fort chez les ados et jeunes adultes, mais qui convient tout à fait aussi à une femme quinquagénaire ou plus, du moment qu’elle a des cheveux fins.» 

Jonathan observe également le retour du dégradé: «Il revient en force. Il y a un an ou deux, tout le monde voulait les cheveux longs au même niveau. Désormais, c’est l’inverse. On me demande un dégradé très court, dérivé de la lionne, iconique des années 60.» Un mulet pour filles, en quelque sorte: dessus très court, bas très long. Les hommes branchés n’y échappent pas, dans le style MacGyver. «La permanente revient aussi. Les jeunes adultes, garçons compris, se font faire des boucles, ou des effets vagués sur les mulets.» Assortie d’une image défavorable, elle a pourtant évolué sur un plan technique, explique Jonathan, qui précise qu’ils sont deux sur vingt coiffeuses et coiffeurs à la maîtriser. «L’autre jour, une dame de 68 ans se montrait hésitante. Cette cliente était restée bloquée à la permanente façon années 70. De nos jours, les bigoudis sont plus gros. On peut faire des effets naturels. On peut onduler ou friser des cheveux qui ne le sont pas. Sur les hommes de tout âge, on peut aider la mèche sur une coupe classique. Les longueurs reviennent.»

Aurélie dispose d’un superbe outil de travail dans l’enceinte du centre commercial Midi Cuendet, à Vevey (VD). Son credo: «Prendre soin de ses cheveux, penser à soi, un peu comme chez soi.» Sachant où elle va, cette coiffeuse dynamique accueille avec son équipe (cinq personnes en tout) une clientèle mixte dans son Studio Coiffure. «Cela fait quinze ans que j’y travaille, dix ans que je l’ai repris à mon compte. Ma propre enseigne vient de fêter ses cinq ans.» Aurélie suit les tendances via les réseaux sociaux. À ses débuts, les magazines de coiffure étaient des relais d’information incontournables. Depuis la pandémie en particulier, les imprimés ont disparu de son salon: «Instagram et Pinterest sont devenus des sources d’inspiration, avec des modèles et autres tendances. Mais les photos que les clientes nous amènent sont le plus souvent retouchées. 

En tant que professionnelle, je leur pose une question d’emblée: «Quelles sont vos habitudes?» Si une cliente qui nous montre un brushing n’est pas prête à entretenir sa coupe, on va lui conseiller de modifier son choix. Avec diplomatie, on fait comprendre que le choix est bon, mais qu’il doit être adapté à la personne en fonction du type de cheveux, de l’implantation.» Côté messieurs, pas de tendance nette: «Il y a ceux qui viennent toutes les trois semaines pour entretenir leur coupe; personne ne voit qu’ils sont allés chez le coiffeur. D’autres se rendent chez le coiffeur tous les trois à quatre mois pour changer de coupe. À noter que les hommes sont moins enclins au changement que les femmes. Même si les marques avec lesquelles on travaille indiquent des trends (tendances), il faut être ouvert aux différents styles.» Aurélie constate, non sans étonnement, que toujours aussi peu de femmes conservent leur teinte naturelle avec l’apparition des cheveux gris. Un élément joue dans ce sens: «La pression des enfants et des petits-enfants, plus marquée que celle des conjoints. En revanche, le côté financier pousse parfois une femme à laisser tomber la coloration.»