publicité
Société

Claude-Inga Barbey: la mort et moi

Anna Lietti, Journaliste - dim. 01/12/2024 - 15:29
En Monique, en Manuela, en auteure et chroniqueuse, elle touche les Romands par son humour sombre et humaniste. Jusqu’à fin décembre, Claude-Inga Barbey, 63 ans, cartonne dans une formidable Revue genevoise dont elle est la co-auteure.
La Revue Bergamote spectacle Claude-Inga Barbey comédienne spectacles humour mort
Portrait de la comédienne, humoriste et metteuse en scène Claude-Inga Barbey. © Nicolas Zentner

Votre première confrontation avec la mort?
J’avais 5 ou 6 ans, c’était à Genève, dans la grande maison de mes grands-tantes, qui venaient de m’adopter. Y vivait aussi mon arrière-grand-père, Paul Mercier, qui avait été physicien et directeur du Collège Calvin. Un type peu sympathique. Je me souviens, sur le canapé où il s’asseyait, de la trace de gras à la place de la tête. Et à sa mort, de son cercueil laissé ouvert dans sa chambre, au bout d’un long couloir. Je n’ai ressenti aucune émotion. 


publicité

La première mort qui vous a émue?
Celle de ma grand-mère paternelle. La seule personne qui était tendre avec moi, qui me touchait. Elle s’occupait de moi les lundis, elle faisait de la soupe aux légumes, avec du vin rouge sucré parce que j’étais anémiée. J’avais le droit de dormir dans sa chambre et elle mettait du Fenjal dans mon bain. Je n’oublierai jamais cette odeur. Je n’ai pas pu aller à ses funérailles: mes grands-tantes ont décidé que la course d’école de ce jour-là était prioritaire. J’avais 10-11 ans, ça a été un grand chagrin. 

Vos parents, prisonniers de leur toxicomanie, ne se sont jamais occupés de vous. Ils étaient comme morts pour vous? 
Oui. Sauf qu’un jour – j’avais 17 ans –, mon père est mort pour de bon. J’étais embêtée, car j’avais raconté à tout le monde qu’il était mort bien avant, lui inventant une fin dramatique...

La suite est réservée à nos abonné·e·s

Découvrez nos offres d’abonnement

En lecture
Claude-Inga Barbey: la mort et moi
publicité