Subitement devenue proche aidante, «notre amour est resté intact»
«J’ai connu mon mari en 1991: j’avais 41 ans, lui 52 ans. Il était séparé, père de trois grands fils, habitait dans cet appartement où je vis toujours et travaillait au Centre social protestant de Lausanne. Moi, j’étais sage-femme, conseillère en planning familial. Willy et moi partagions le sens de l’amitié et de la fraternité. Nous aimions découvrir des villes, écouter de la musique, organiser des repas à la maison. Quand nous nous sommes mariés, nous avions déjà treize ans d’amour et de vie commune derrière nous.
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Il a été à la retraite avant moi. Un matin que j’étais au boulot, quelqu’un a entendu mon téléphone sonner. Willy m’appelait pour m’informer qu’il partait à l’hôpital ophtalmique, car il disait avoir perdu l’usage d’un œil. Plus tard, j’ai appris qu’il avait été emmené au CHUV et que l’AVC dont il avait été victime l’avait privé de la parole, des ¾ de sa vision et paralysé du côté droit.
Ce qui me pétrifie dans ce que j’entends alors, c’est cette phrase: «Votre mari est vivant.» Quand je découvre Willy dans son lit d’hôpital, je lui souffle: «Notre amour est intact». Ces mots ont été le fondement de notre parcours à tous les deux durant les dix années qui ont suivi.
Lui comme moi nous sommes efforcés de vivre comme mari et femme et non comme un tandem d’aidé/aidant. En cela, Willy a été admirable: il a assumé son nouveau...
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