Générations a choisi de publier un hors-série inédit, avec la collaboration de tous les cantons romands. Témoignages, conseils, solutions, il s’efforce de répondre aux questions que chacun.e se pose à propos des proche aidants.

«Allo? Je suis proche aidante et je ne m'en sors plus!»

Véronique Châtel

Derrière un numéro d’appel pour les proches aidants, des professionnels de l’aide et des conseils qui peuvent tout changer.

proche aidant témoignage santé bien être maladie bénévolat — Marie-Noëlle Gross, consultante en psychoéducation. © DR

Chaque mardi, Marie-Noëlle Gross assure trois plages de permanence téléphonique* pour les aidants valaisans. En composant leur numéro, ces derniers peuvent trouver, auprès de cette consultante en psychoéducation et animatrice des groupes de paroles pour les proches aidants à Monthey, Martigny, Riddes, Sion et Sierre, une écoute précieuse et recueillir des conseils pour vivre au mieux leur rôle, rarement choisi, souvent imposé par les circonstances. Elle s'explique.

Quelles sont les raisons qui poussent les aidants valaisans à vous téléphoner?
Ils le font généralement dans un moment de détresse ou d’usure. C’est une femme qui s’exclame qu’elle n’en peut plus de son mari souffrant d’une maladie dégénérative et se montre de plus en plus agressif envers elle, ou c’est une fille qui craque d’entendre sa mère lui poser quinze fois par jour la même question. Les personnes qui appellent se sentent à bout et en même temps culpabilisées de ne pas tenir face aux demandes de leur aidé, de ne pas être assez fortes.

Quelle est votre réponse?
Je poursuis trois objectifs. D’abord, j’explique pourquoi la personne agit de telle ou telle manière. L’agressivité est souvent le signe d’un besoin d’autoprotection. C’est stressant de perdre ses repères, de ne plus comprendre le monde qui nous entoure. Mettre des mots sur l’évolution d’une maladie permet de dire à l’aidant...