Sous la couette blues
Attention, sujet trrrès délicat. C’est une expression anglaise découverte dans un magazine qui m’y fait penser. Pillow princess. Traduisons par «princesse d’oreiller». Autrement dit, une dame qui reçoit les faveurs d’un monsieur, ou d’une autre dame, mais sans trop s’investir, voyez. Un chouïa paresseuse et passive. Attendant gentiment la fin de l’exercice. En français, on utilise des mots moins féeriques. Il y a «faire l’étoile de mer», on visualise assez bien, les quatre membres étalés sans trop bouger. Autrement, un jour, un homme avec qui je chattais sur un site de rencontres m’a écrit, c’est vrai hein: «J’espère qu’au lit tu n’es pas une planche.» Ça donne envie d’aller boire un verre et plus si entente ça, non?
publicité
Les messieurs aussi simulent l’orgasme”
Bon, la réalité, c’est que, des fois, oui, on s’ennuie sous la couette. Et nous, les filles, on n’est pas toujours plus classe. Avec ma copine, quand on était jeunes, c’est-à-dire au crétacé, on avait un code. Pour dire que machin ou truc n’était pas un bon coup, on pianotait avec nos doigts sur la table, ce qui signifiait: avec lui, j’attends que ça se termine. Ce qui nous amène au concept sensible de la simulation. Avez-vous déjà fait semblant ? Que c’était super, alors qu'en fait vous pensiez à votre présentation Powerpoint / au fait qu’il n’y a plus de papier ménage / à retourner au fitness en voyant l’état de vos abdos? Oui, n’est-ce pas? Et je ne parle pas qu’aux dames. Les messieurs aussi simulent l’orgasme, 30% l’auraient déjà fait, même si c’est moins évident pour eux. Et c’est totalement tabou, car si ça se dit, c’est le drama assuré, insupportable pour le ou la partenaire, qui ne se sent plus désirable, plus performant, et qui a peur que l’autre aille voir ailleurs.
Dites, euh, et si justement on dédramatisait? C’est long une vie. Dans les 3000 (calcul à la louche basé sur deux fois par semaine, ce qui est déjà pas mal) relations sexuelles que vous pouvez avoir avec une personne pendant trente ans, ça ne peut pas toujours être Broadway, ou bien? Alors on ne se force jamais, ça non, mais si parfois c’est un peu plus tranquille et qu’on ne réveille pas les voisins, ce n’est pas grave. Ça s’appelle le «sexe vanille», un peu planplan, mais une valeur sûre à savourer. Et après, on remet du piment!