On arrête ou on continue?

C’est le titre d’un livre du psychiatre Robert Neuburger, paru il y a 20 ans. Et qui pose une putain de bonne question. Lui préconisait un bilan de couple tous les trois ans. Genre s’asseoir (devant un cocktail, ça peut aider à faire glisser la discussion), se regarder dans les yeux et se demander: si on se sent bien, si le partage des tâches est équitable, quelle sorte d’intimité on a, si on se fait confiance, si on a toujours envie de faire l’amour (là, on reprend un deuxième cocktail), etc. Un exercice difficile, mais, in fine, nécessaire.
Or, quand on est pris dans la PME familiale et professionnelle, on ne le fait pas. Et, un jour fatalement, bam, tout explose. Moi, je pense que l’on devrait aller encore plus loin. Il faudrait que le mariage soit un CDD. A savoir un Contrat de Durée Déterminée. Ouaip. Arrêter avec les injonctions comme «jusqu’à ce que la mort nous sépare bla bla…». Aujourd’hui, ce n’est pas la mort qui sépare les couples, c’est le téléphone portable! Et l’usure, le stress, l’insatisfaction.
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Le contrat de mariage renouvelable peut créer un électrochoc”
Imaginez un contrat de mariage de disons… 5 ans. Renouvelable. Après 5 ans, on resigne à la mairie, et on refait des vœux. Ou pas. Si vous êtes dans la phase où vous vous ennuyez (on a déjà tout vu sur Netflix, on va faire quoi la semaine prochaine?), dans la phase où on ne va au lit que pour dormir (tu veux pas te faire prescrire du Viagra, comme tout le monde? Mais non, j’en ai pas besoin, je suis juste crevé), dans la phase j’ai rien vu venir (mais qui est ce vieux monsieur couché à côté de moi dans le lit? Ah oui, mince, c’est mon mari), dans la phase démon de midi (et si l’herbe était plus verte ailleurs?), dans la phase ce n’est pas un hôtel all inclusive ici (pourquoi c’est moi qui fais tout?), le contrat renouvelable peut créer un électrochoc, et on repart sur de nouvelles bases. Et si on ne renouvelle pas, on le fait dans la moins mauvaise communication possible.
Ce n’est pas très romantique? Certes. Mais un divorce sanglant, des crises, une vie dans laquelle on reste pour rester, ce n’est pas romantique non plus. Là, on sait que, tous les 5 ans, on va pouvoir re-poser les choses. Donc entre deux bilans, deux lessives, deux factures, deux réunions, deux visites à l’EMS, deux rendez-vous chez le pédiatre, on a l’esprit libre. Par exemple pour une sexualité vivante, héhé. Alors, on se la tente cette réforme?