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Opinion

En deux mots: «Ça me fait une belle jambe»

Claudia Mélanjoie-dit-Savoie, Chroniqueuse et auteure - mer. 01/01/2025 - 08:55
En deux mots, la chronique de Claudia Mélanjoie-dit-Savoie.
en deux mots chronique Mélanjoie-Dit-Savoie
Je n’ai toujours pas bien saisi le concept des bonnes résolutions prises en début d'année... (Image générée par l'IA) © DR

Les bonnes résolutions qu’on est supposé prendre en début d’année me font une belle jambe. Pourquoi? Parce qu’elles ne servent pas à rien, mais rarement à quelque chose. 

Pensons aux résolutions les plus courantes prises le 1er janvier. Elles vont de «se mettre au sport» à «arrêter de fumer» en passant par «manger plus sainement», «apprendre à dire non», «apprendre à dire oui», «perdre du poids», etc. Si vous faites partie de ces personnes qui ont pris ce genre de résolutions, sachez que d’ici au 12 janvier, vous ne serez pas moins de 80% à les laisser complètement tomber, d’après une étude de l’université américaine de Scranton. Encourageant, n’est-ce pas?

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Libérons-nous de ces contraintes en prenant des décisions qui nous remplissent d’allégresse!”

Claudia Mélanjoie-dit-Savoie

C’est peut-être la raison pour laquelle je n’ai toujours pas bien saisi le concept des bonnes résolutions. On attend le début de l’année pour prendre des tas de décisions qui ne nous font pas plaisir – puisque dictées par la société – pour lâcher l’affaire douze jours après. Alors qu’on pourrait les prendre à n’importe quel moment de l’année. C’est pour ça qu’elles me laissent indifférente, qu’elles me font une belle jambe. 

Chez beaucoup de linguistes, il se murmure que cette expression prend racine à l’époque de la Renaissance, quand ces messieurs ont délaissé les robes au profit de vêtements qui laissaient voir leurs gambettes. C’est au XVIIe siècle que le galbe de leurs jambes est devenu une arme de séduction fatale en société; on disait des hommes qui étaient pourvus d’un galbe parfait et qui le montraient en se pavanant comme des paons, paraît-il, qu’ils faisaient la belle jambe. Ensuite, cette locution a évolué en cela ne me rendra pas la jambe mieux faite, puis on a éliminé la négation. Après quelques petites variations, on est arrivé à faire une belle jambe au XIXe siècle. 

Et si on prenait des résolutions qui ne nous font pas une belle jambe? Libérons-nous de ces contraintes en prenant des décisions qui nous remplissent d’allégresse! Comme aller au fast-food une fois par semaine, faire du sport seulement SI on a le temps et SI on en éprouve l’envie et arrêter d’essayer d’arrêter de passer moins de temps sur notre smartphone. Là, c’est sûr, on se tiendra à nos bonnes résolutions bien au-delà du 12 janvier. Elle est pas belle, la vie?

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