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Opinion

En deux mots: «Bonjour!»

Claudia Mélanjoie-dit-Savoie, Chroniqueuse et auteure - sam. 01/06/2024 - 13:55
En deux mots, la chronique de Claudia Mélanjoie-dit-Savoie.
en 2 mots chronique Claudia Mélanjoie-dit-Savoie
Un simple "Bonjour"... Vous avez dit simple? (Image générée par l'IA* de Canva). © DR

Bonjour, chère lectrice, cher lecteur ! Le premier mot que je suis tellement heureuse d’évoquer dans votre magazine. Bonjour. Un mot que vous avez peut-être beaucoup entendu, voire prononcé aujourd’hui. Vous savez, ce moment où on dit bonjour aux personnes qui nettoient les bureaux, aux caissiers, caissières des supermarchés, aux employés considérés comme des petites mains dans les entrepr… pardon, je m’emballe! Elles, eux, on ne les salue pas. 

Exemple plus réaliste: vous passez devant un groupe de gens, au bureau ou ailleurs, vous lancez bonjoouuur avec beaucoup d’allant et personne ne vous répond! Ça vous rappelle quelque chose ? Gros moment de solitude par lequel on est tous passés un jour ou l’autre. Les questions qui n’ont pas manqué de surgir dans votre esprit à cet instant-là: «Est-ce qu’on ne m’a pas entendu?» «Est-ce que j’ai aussi peu d’importance que ça?» Pire: «Est-ce qu’on ne m’apprécierait pas?» De quoi virer en mode parano dès le matin. Ou alors on vous répond, d’un air ni engagé, ni engageant, hello

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Bonjour, c’est marquer le fait qu’on voit l’autre, une forme de respect”

Claudia Mélanjoie-dit-Savoie

Bonjour, c’est marquer le fait qu’on voit l’autre, une forme de respect. En m’intéressant de plus près à ce mot de nature à créer quelques vexations s’il n’est pas prononcé, ou bien ignoré, j’ai découvert que bonjour s’écrivait en deux mots jusqu’au XIIIe siècle. Bon jor. En vieux français, ce terme signifiait «jour favorable, temps heureux». (Dans le contexte actuel, «bonne chance» serait sans doute plus indiqué que «bonjour». Réflexion personnelle.) Au XIIIe siècle donc, jor est devenu jour, ces deux mots se sont soudés et, selon le Dictionnaire historique de la langue française, c’est seulement entre le XVe et le XVIe siècle que ce mot est devenu cette fameuse formule de salutation.

Une idée: si on devait ignorer notre bonjour matinal, on peut aussi le réitérer, en augmentant le volume, précédé d’un commentaire bienveillant: «Tu ne m’as sûrement pas entendu? BONJOOUUURR!» La prochaine fois, non seulement on nous répondra, mais on nous saluera avant qu’on ait à le faire, parce que personne n’a envie de voir son système auditif secoué par des salutations tonitruantes. À tester!

* Le magazine générations ne recourt à l'intelligence artificielle (IA) que pour l'illustration de cette rubrique, et à titre exploratoire.

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