L’humour des Franches Montagnes monte à Paris
Les Parisiens apprécieront-ils l’humour – vache – d’Hubert Froideveaux, le co-fondateur de l’atelier de graphisme chaux-de-fonnier Plonk et Replonk Bébert (appelé ainsi depuis qu’Hubert ne travaille plus avec son frère Jacques, Bébert étant le surnom d’Hubert quand il était gamin)? Rigoleront-ils devant l’affiche d’un coq (gaulois) arborant une paire de baskets à ses pattes et couvant une graine de champion? Dans la ville de Charlie Hebdo, on peut l’espérer, même si Hubert affirme créer des gags graphiques en se référant à cette phrase de Pierre Desproges: «On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.»
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En tout cas, l’invitation du Musée de la Chasse et de la Nature à venir parasiter les salles de ses collections de tableaux, d’animaux empaillés et d’accessoires de chasse, avec une vingtaine d’œuvre, a inspiré le Jurassien libertaire. La thématique des olympiades culturelles, en référence aux Jeux Olympiques, aussi. Bébert a réussi à trouver parmi les quelque 48'000 cartes postales qu’il collectionne celles qu’il pouvait détourner avec malice. C’est ainsi que dans la salle où est exposé le canard mort du peintre Jean Baptiste Siméon Chardin (1699-1779), un canard patineur exécute un programme imposé avec boucle piqué. Dans la salle du majestueux ours blanc empaillé, un ours bipolaire ayant perdu le nord s’essaie au ping-pong. Quant au saut canin en technique de Fosbury, le chien qui saute le plus haut n’y parvient pas d’une manière recommandable.
La rencontre entre le Musée, qui ressemble à un vaste cabinet de curiosités, et l’artiste natif du Noirmont sonne juste: le surréalisme sied parfaitement au bel hôtel particulier du Marais.