Une rentrée en BD: et si on jouait de nouveau aux Indiens?
Ohio, La belle rivière, tome 1
Un petit saut dans le passé et dans notre enfance quand on dévorait les histoires d’Indiens. A ce titre, les amoureux du genre seront aux anges. On vit littéralement avec Loup Blanc et Loutre, couple de la nation Mohawk. Deux Iroquois qui refusent de combattre aux côtés des Anglais contre les Français. Il n’en résultera rien de bon pour les natifs qui vont toutefois rencontrer un trappeur, ancien pirate, aux origines gauloises. Pas sûr qu’ils pourront échapper encore longtemps au conflit. Un dessin réaliste, un scénario solide et crédible, on a envie de revêtir la panoplie de notre enfance.
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On l’appelait Bebetto
On se laisse emporter par ce très joli récit aux saveurs de l’enfance perdue. Personne ne savait qui était ce garçon un peu lourdaud, toujours présent pour regarder les matchs de football des enfants de cette banlieue de Barcelone. Tout le monde l’appelait donc Bebetto sans se préoccuper plus avant. Mais voilà qu’un jour Carlos lui demande de venir jouer, son équipe étant incomplète. De là va naître une amitié d’enfance forte jusqu’au jour… Pendant ce temps. Miguel Indurain n’arrivera pas à gagner un sixième Tour de France. Un album nostalgique à souhait qui nous replonge, nous aussi, dans nos lectures d’enfance.
Panique aquatique
Là, on tombe littéralement sous le charme de ce récit dû à Dan Santat, auteur américain qui vit en Californie et qui a travaillé notamment pour Disney. L’histoire est fantaisiste, mais dans le bon sens du terme et n’est pas dépourvue de message écolo : sauvons ! nos océans. Orpheline depuis le décès de son père biologiste, la jeune Sophia vit dans le parc aquatique qu’il avait créé avec son frère. Avec Tonton justement, les rapports sont épisodiques, c’est que lui doit se démener pour faire survivre au quotidien le projet. Mais tout va changer avec l’arrivée sur terre d’un scaphandrier mystérieux. Franchement, les plus petits devraient adorer. Les grands aussi.
Les yeux doux
Une société du futur qui n’a rien de drôle. Certes, elle a un air de déjà vu dans d’autres films ou livres, mais le dessin très sympa de Michel Colline et le scénario de Corbeyran nous font vite oublier un préambule digne des Temps modernes. Cet album nous plonge dans une cité où des affiches de pin-up géantes dissimulent en fait des caméras de surveillance. Tout est contrôlé, le moindre écart est puni. Mais c’est l’amour qui va faire déraper ce monde cynique dirigé par on ne sait qui. L’as des surveillants va craquer pour une jeune voleuse, en subir les conséquences et découvrir un monde caché où l’on cultive encore des légumes et la liberté. En résumé, un plaidoyer des plus plaisants pour la démocratie qui nous emporte avec un grand sourire jusqu’à la dernière page.
G.I. Gay
Lamentable. Jusqu’en 1993, l’armée américaine posait invariablement la question aux candidats à l’uniforme : Êtes-vous gay ? Mieux valait ne pas mentir et se faire prendre en flagrant délit par la suite sous l’uniforme. C’est ce que va apprendre Alan, jeune médecin, a priori hétéro, qui va s’engager sous la pression de son « futur » beau-père, ancien général, avant de tomber amoureux d’un jeune gars du Texas. Les « pédés » étaient alors considérés comme de dangereux malades mentaux, voire des délinquants. Pour la petite histoire, depuis 1993, les recruteurs ne posent plus la question pour éviter que les candidats mentent. Bref, ne pose pas la question si tu ne veux pas entendre la réponse. Lamentable, on vous l’a dit.