«Propre», l'esclavage dérangeant chez des bobos chiliens
«Propre» d'Alia Trabucco Zeran
Toute à l’ébullition du Goncourt pour cause d’ukase de l’Algérie envers Kamel Daoud, auteur de Houris chez Gallimard, l’automne littéraire a perdu de vue les prix ouverts aux traductions. Et donc Propre, de la Chilienne Alia Trabucco Zerán, lauréate du Médicis étranger, roman énigmatique et dérangeant auquel le lecteur n’échappe pas. Il est en effet interpelé par Estela, domestique d’un jeune couple bobo de Santiago, et dont le monologue solitaire, à la fois accusateur et résigné, retrace «l’esclavage doré»: traitement correct mais indifférence totale, un salaire qui lui permet d’entretenir sa famille au loin, mais non de rentrer chez elle. Avec, dès les premiers mots, un lancinant rappel: la fillette du couple est morte, sans que l’on sache comment. Estela y est-elle pour quelque chose? Et, d’ailleurs, à qui parle-t-elle depuis cette pièce isolée et aveugle?
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