Lucky Luke en a plein le dos
Un cow-boy sous pression
Une très bonne cuvée que ce nouvel album de l’homme qui tire plus vite que son ombre. Enfin pas pour longtemps. C’est qu’à force d’arrêter et de courir après tous les affreux du Far-West, Lucky Luke en a plein le dos. Littéralement et le voilà bon pour prendre ses cachets anti-douleurs. Il lui faudra bien ça pour convaincre les ouvriers de Milwaukee de reprendre le travail, à savoir brasser de la bière pour les gens de l’Ouest qui sont à sec. Un scénario plein d’humour – on tombe même sur les deux papys ronchons du balcon du Muppets Show – et toujours bon enfant avec évidemment dans les parages les Dalton, toujours aussi bêtes et méchants, voire éméchés.
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Les vieux fourneaux, Graines de voyous
Le public les adore ces papys déjantés. En dix ans et huit tomes, 2,5 millions de lecteurs ont craqué pour Les vieux fourneaux qui ont même été adaptés au cinéma en 2018. Et le tout dernier album devrait convertir de nouveaux adeptes. Un opus qui revient notamment sur la jeunesse des trois amis d’enfance pour nous montrer que nos octogénaires en faisant déjà des vertes et des pas mûres. Antoine et Émile se sont assagis, mais pas Pierrot. Le vieil anar nous fait d’ailleurs craindre le pire pour sa santé dans les premières pages. Ouf, il n’en est rien. On ne vous en racontera pas plus, de toute manière, ce tome 8 va se vendre comme des petits pains.
Grand petit homme
Une minuscule bonhomme peut réaliser de grandes choses. Stanislas Rétif ne mesure que 1,57 m. Il est amoureux des femmes (et de leurs pieds) mais elles ne daignent pas baisser le regard. Il fait alors un jour le vœu de devenir un grand homme, mais le destin (ou un mauvais sort) lui joue un mauvais tour. Il se retrouve minuscule, à vivre comme Gulliver au pays des géants. Il se débrouille pas mal, arrivant même à trouver des avantages à la situation tout en évitant les araignées et autres monstres. Jusqu’au jour où il va être capturé par la mamie d’une jeune fleuriste. La vie va alors prendre une autre dimension. Le scénario vous laisse marbre ? Vous avez tort. La magie de cet album opère immédiatement grâce au talent de Zanzim. Tout simplement superbe.
Grand petit homme, Éditions Glénat
Un putain de salopard, Le rituel
Le dernier volet de cette saga amazonienne, avec Régis Loisel au scénario et Olivier Pont au dessin. Bon, il faut bien avoir en mémoire les tomes précédents ou lire attentivement le résumé en début d’album pour s’y retrouver. Cela dit, on se laisse emmener avec plaisir à lire cette cascade de rebondissements, avec Manchot, tueur et père sans aucun scrupule, qui flingue tout ce qui bouge. Quant à Max et Baïa, on se demande s’ils pourront-ils vivre leur grand amour jusqu’au bout ? Y a de l’action, un zeste de magie, des coups de feu, des vengeances, que demander de plus ?
Un putain de salopard, Éditions Rue de Sèvres
Mémoires de gris
On ne ressort pas le cœur léger de ce voyage dans un Moyen Âge où tout n’est que grisaille. Dans le cœur des hommes et du chevalier Pierre des Brumes revenu traumatisé de la croisade pour retrouver un père haï et la misère des petites gens. Et son ancienne amante, Marion, qui usée par cette morne vie a trouvé le réconfort dans les bras du bailli. Il y a aussi de la magie, on hésite à dire noire, dans ce récit assez désespéré et troublant. Du bel ouvrage sur plus de 230 pages, avec des dessins qui mêlent le passé et le présent, parfois superbes. Mais on vous l’a dit, on ne ressort pas de cette lecture ragaillardi, quand bien même elle se situe nettement au-dessus de la moyenne.
Mémoires de gris, Éditions Delcourt