«La Vecchia», un portrait du temps qui passe

Malgré les 500 ans qui nous séparent, on ne peut rester indifférent à cette Vecchia indigente. Le modèle de Giorgione ne se contente pas de nous regarder, la femme se désigne par un geste, elle nous parle et tient un billet qui dit «Col tempo», avec le temps. Le tableau n’est pas considéré comme un véritable portrait, mais comme une allégorie. Cela signifie que, même si le peintre a sous les yeux une personne réelle lorsqu’il exécute l’œuvre, son vœu est de dépasser cette individualité pour évoquer une idée, ici, celle du passage des ans.
La vieille femme semble nous dire: «Voilà celle que je suis devenue.» La mimique douloureuse de son visage contribue à transmettre son désarroi. L’œuvre provoque une réception à fleur de peau, dont on ne peut se dérober. Le corps est le lieu de l’échange: en exposant sa fragilité, La Vecchia rappelle au spectateur sa propre corporéité et...
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