Un astéroïde, des rues en France, en Allemagne, au Canada, une dizaine de films (le premier date de 1900), deux grandes séries télévisées nord-américaines, des BD, des romans, des peintures… Guillaume Tell aura, hors de Suisse, donné son nom à tant de choses, inspiré tant d’œuvres qu’on mesure ainsi la portée universelle de sa légende. Adopté par les révolutionnaires français, qui justifièrent grâce à lui la Terreur et le régicide, il fut ennobli par le récit de Schiller en 1804, puis popularisé davantage encore par l’opéra que lui consacra Rossini vingt-cinq ans plus tard.
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Guillaume Tell est le dernier opéra de Rossini, qui pose la plume en pleine gloire. Il n’écrira ensuite pas plus que quelques pièces courtes (souvent dans son lit) et sa délicieuse Petite messe solennelle, bien plus tard. Stendhal lui aura consacré une biographie alors qu’il n’avait que 31 ans, et Balzac aura écrit que «sa musique relève les têtes courbées et donne de l’espérance aux cœurs les plus endormis».
Censuré
Pour relever les têtes courbées, rien de mieux que l’ouverture de Guillaume Tell en effet. Avec son solo introductif au violoncelle, d’un lyrisme intense, puis les menaces d’un orage calmé par un thème d’idylle montagnarde, avant le galop irrésistible de tout l’orchestre, semblant appeler au soulèvement des peuples opprimés, c’est la pièce instrumentale la plus célèbre du compositeur. Composé en français, l’opéra, lui, a connu un immense succès à sa création parisienne, rapidement reprise sur les grandes scènes européennes...
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