Cigarettes, whisky et p'tites pépées à Bruxelles
Comme tout bon privé, Viktor (avec un K comme KGB ou Kalachnikov) boit comme un trou, fume comme un volcan islandais et reluque les jolies femmes comme tout bon macho des années 1960. Fils de communistes engagés et ancien résistant, il lui faut néanmoins enquêter entre deux verres de bourbon, notamment lorsque ses anciens camarades du Parti lui demandent de trouver pourquoi on a tiré sur le poète Aragon, alors en visite sur le champ de bataille de Waterloo. Et que vient faire Paul Nizan, écrivain mort en 1940 sur le front, dans cette affaire?
Pour démêler cette affaire aux multiples ramifications en cette année 1965, notre détective va se replonger dans les heures sombres de l’occupation. Lui qui ne pense qu’à fricoter avec son amoureuse – la belle Marie-Claire propriétaire d’un club très select – ou à se laisser tenter par une superbe historienne, nièce de Franquin, va plutôt encaisser quelques gnons. C’est que les services secrets français, belges et est-allemands sont aussi de la partie.
Vous l’avez compris, dans On a tiré sur Aragon, le romancier belge François Weerts fait preuve d’une étonnante érudition sans jamais être pédant. Au contraire. Grâce à son « héros », grand amateur des « Série noire », il s’amuse et nous amuse. C’est plutôt, pour ne pas dire carrément, brillant. On en redemande.