Carnet noir: Michel Blanc
Celui que tout le monde connaît pour avoir interprété Jean-Claude Dusse, le dragueur lourd et maladroit dans les comédies Les Bronzés et Les Bronzés font du ski de Patrice Leconte a eu une ouverture que même ses proches amis n’ont pas vu venir: la mort l’a convoqué dans la nuit de jeudi 3 à vendredi 4 octobre.
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«Putain, Michel, qu’est-ce que tu nous a fait», a écrit son compère Gérard Jugnot sur Instagram. Après un malaise cardiaque et une courte hospitalisation, Michel Blanc a donc tiré le rideau à 72 ans. Les hommages n’ont pas tardé d'affluer. Le nouveau premier ministre français Michel Barnier a eu ses mots affectueux: «On a tous un peu de Michel Blanc en nous», a-t-il reconnu sur X.
Il est vrai que la panoplie des personnages interprétés par le comédien est vaste, de la comédie à la tragédie. Après la série des Jean-Claude et autres râleurs et gaffeurs en galère, il a été un émouvant transsexuel dans Tenue de soirée de Bertrand Blier, un voyeur injustement accusé d’un crime dans Monsieur Hire de Patrice Leconte, un conseiller politique froid et cynique dans de l’Exercice de l’Etat de Pierre Schoeller.
Son physique de petit chauve chétif de ses débuts avait pris de l’épaisseur avec les années. Et son talent a été récompensé à plusieurs reprises: prix d’interprétation masculine à Cannes en 1986 pour Tenue de soirée, César du meilleur acteur dans un second rôle pour L'Exercice de l’Etat, sans oublier le prix du scénario au festival de Cannes en 1994 pour Grosse Fatigue.
Quelques répliques de films cultes avec Michel Blanc (YouTube/Le Monde)
Car Michel Blanc était aussi scénariste, dialoguiste et réalisateur de cinq longs-métrages, parmi lesquels Marche à l’ombre (1984), Grosse Fatigue (1994) donc, Voyez comme on danse (2018). Les témoignages d’amitié émanant de tous les milieux et de toutes les générations à l’annonce de sa disparition a ému sa bande de potes de la troupe du Splendide. Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Brunot Moynot, ont envoyé un communiqué de presse remerciant «chaleureusement» les nombreuses personnes partageant des «témoignages de soutien et d'amitié».
Le quotidien Le Monde a même ouvert un chat tout l’après-midi du vendredi où des dizaines et des dizaines de personnes ont partagé leurs souvenirs du comédien. Il a notamment été rappelé que Michel Blanc n’avait jamais eu honte de Jean-Claude... «Etoile des neiges, pays merveilleux…»