BD : il y a filou et filou!

La main du diable
Adapté d’une nouvelle de Robert-Louis Stevenson, cet album est plus qu’une jolie surprise. Bien sûr, à la simple lecture du titre, on devine qu’il y a arnaque avec un parfum faustien dans l’air. Cette relique rend son propriétaire riche et réalise tous ses souhaits. Mais pour ne pas finir en enfer, il faut réussir à la vendre avant de mourir et à un prix plus bas que celui de l’achat. Autant dire qu’il faut éviter d’être le dernier sur la liste. Un scénario solide, un dessin très élégant, cette bande dessinée se glissera volontiers dans votre bibliothèque. Et on vous rassure : même pas besoin de la revendre !
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Les fesses à Bardot
Tel est pris qui croyait prendre… En arrivant dans le petit village de Trougnac, Conrad Knapp pense pourtant avoir trouvé le filon. Entre deux-trois verres de Suze au bistrot du coin, il se fait passer pour un repéreur de décors pour un prochain film avec Gabin et Bardot, photos des fesses de cette dernière à l’appui. Évidemment, les habitants vont se mettre en quatre pour le convaincre de choisir leur commune. Un joli album, de l’arnaque plutôt habile et sans violence, sans oublier une morale presque sauve, on est conquis par ce petit vent de fraîcheur aux senteurs canailles.
Les fesses à Bardot, Grand Angle
Moi je quarantaine
La vie ressemble parfois à un enfer quand on est mère au foyer avec des enfants pas encore autonomes et un mari qui passe son temps à jouer à la console. La vaisselle, les lessives, les courses et j’en passe : la routine et la fatigue gagnent. Le burn-out est là. Paru dans la nouvelle collection Charivari, cet album d’Aude Picault est cruel pour les hommes, mais faut reconnaître qu’il y a une « petite » part de vrai. Et puis, surtout, c’est drôle.
Moi je quarantaine, Éditions Dargaud
Randoph Carter, tome 2
Délicieusement désuet comme un bon vieux roman d’aventure si ce n’est peut-être quelques nuages des plus sombres et…des monstres. Randolph Carter, perdu dans le désert de Syrie, fait du Indiana Jones version cauchemar. À la recherche de la Ville sans nom, il va peu à peu perdre ses compagnons et ses illusions. Un album qui pourrait impressionner les plus petits, mais qui nous fait voyager et qui réussit à divertir sans tomber complètement dans le récit d’horreur. On n’est pas loin…
Randolph Carter, Éditions Soleil
Brigantus, le Picte
En 84 après J.-C, Rome a la fâcheuse idée de vouloir conquérir le nord de l’Écosse. Rejeté par ses camarades de la légion, pas vraiment accepté par les locaux, Brigantus, montagne de muscles façonnée pour tuer, va aller jusqu’au bout de ce pour quoi il a été dressé. On peut reprocher, certes, des visages un peu flous dans le dessin de Hermann père. Mais à plus de 85 ans, l’artiste a encore un sacré coup de pinceau notamment pour rendre l’ambiance poisseuse de ces contrées où le sang va couler à flots. C’est beau, mais brutal.
Brigantus le Picte, Éditions Le Lombard