Pro Senectute « Un bénévole en or ! »

Un sourire qui dit tout: Alfred Sauteur aime les gens et les échanges autour d’un café. ©Jean-Guy Python
Il existe des êtres bienfaisants qui marquent ceux qui les croisent. A Fribourg, Alfred Sauteur en fait partie, lui qui exerce des activités bénévoles depuis toujours avec une joyeuse bienveillance et un véritable goût des autres.
A Fribourg, tous les vendredis, la cafétéria de Diabolo Menthe, le bâtiment résidentiel pour seniors dont la gestion sociale est assurée par Pro Senectute Fribourg, est tenue par un homme hors du commun, connu comme le loup blanc. Alfred Sauteur, 74 ans, a une particularité : il aime les gens, adore échanger avec eux et les aider quand il le peut. C’est donc tout naturellement que, en 2014, ce parfait bilingue s’est inscrit auprès de l’équipe de Pro Senectute.
Souriant, il confie : « Je venais d’arrêter une activité bénévole que j’avais assumée durant huit ans comme responsable d’une cabane de montagne, et je me retrouvais avec du temps libre. J’ai regardé les annonces cherchant des bénévoles, et j’ai proposé ma candidature, qui a été acceptée. Depuis, je tiens la cafétéria tous les vendredis. Beaucoup de personnes sont seules, ont besoin de parler. Je m’attache à elles, et je crois qu’elles s’attachent à moi… Actuellement, la décision a été prise de fermer la structure jusqu’au 30 novembre. Cela me manque… et je pense que cela manque aussi à certains habitants de Diabolo Menthe. »
Pleins feux sur les tables d’hôtes
Pour les habitués, le vendredi est en effet un jour très attendu… ce qui n’a pas échappé à Jean-Marc Groppo, directeur de Pro Senectute Fribourg, qui a demandé à son bénévole s’il serait intéressé à chapeauter et à étoffer le service des tables d’hôtes « Tavolata ». Comme à son habitude, Alfred s’investit à fond dans cet engagement et, en un an, il a doublé le nombre de tables d’hôtes du réseau qui en compte aujourd’hui trente-deux. Il s’arrange pour les visiter toutes au moins une fois par an et pour partager un dîner, souhaite leur anniversaire par téléphone à tous ceux qui les fréquentent… et ne tarit pas d’éloges sur celles et ceux qui proposent ces tables conviviales. « Ce sont des gens extraordinaires… les tables sont bien dressées, décorées, les repas délicieux. Certains vont même chercher les convives à domicile quand ils ne peuvent pas se déplacer. Des liens d’amitié se nouent… je ne peux qu’encourager les personnes en quête de contacts à participer aux tables d’hôtes ! Pour l’heure, tout est en stand-by jusqu’à la fin de l’année, mais, ensuite, il ne faudra pas laisser la peur prendre la place de l’envie de se retrouver. »
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Ne pas quitter sa route…
A la tête d’une famille unie de deux enfants et de deux petits-enfants, Alfred Sauteur a eu la grande douleur de perdre son épouse quatre ans avant qu’il n’atteigne l’âge de la retraite. La souffrance qu’il
a ressentie n’a été surmontée que grâce à l’affection des siens et au fait qu’il avait toujours eu une vie très riche jusque-là. Pour supporter sa détresse, il s’est appliqué à poursuivre sur cette lancée en étant fidèle à une citation attribuée à Einstein, devenue l’une de ses devises : « Quand il y a une volonté, il y a un chemin. »
Lui qui a mené toute sa carrière à La Poste, il a également été actif au sein du syndicat de l’entreprise pendant de longues années. Se mettre au service des autres fait partie de son ADN.
Il le fait avec un tel dévouement et un tel professionnalisme qu’il marque ceux qui le côtoient, parmi lesquels Jean-Marc Groppo : « Cet homme est une perle. Il est impressionnant, possède des ressources humaines magnifiques. Dans tout ce qu’il fait, il est d’un grand sérieux, autant voire plus que peut l’être une personne salariée. Il voit le travail à accomplir avant que nous ne l’ayons décelé nous-mêmes. Il a de l’entregent, de l’empathie, est très aidant, a des valeurs magnifiques. C’est une personnalité riche, qui aime le sport, la nature... Il est notre soleil permanent ! »
En aparté, l’œil malicieux, Alfred confie qu’il a horreur d’être assis, qu’il est touche-à-tout, et qu’il ne se verrait pas ne rien faire d’utile. Raison pour laquelle il a repris la conciergerie de l’immeuble où loge son amie, histoire d’être sûr qu’elle vit dans un endroit bien tenu. Et comme l’on ne se refait pas, il tient le rôle de « bureau social » dans ce bâtiment où habitent plusieurs personnes très âgées. Son souhait pour la suite ? Attirer plus de monde à la cafétéria de Pro Senectute Fribourg dès que le coronavirus aura baissé les armes. Dans ce lieu ouvert à tous, les consommateurs peuvent non seulement passer un bon moment, mais également s’adresser à la réception si ils ont des besoins particuliers. Un conseil… profitez de l’aubaine ! Ce n’est pas tous les jours que l’on croise une personnalité aussi solaire.
Martine Bernier
Questions, informations et cafétéria :
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