L'assistance Pro Senectute: « Pour moi, ça a été une véritable lumière ! »

© Corinne Cuendet
La collecte d’automne de Pro Senectute débute. Pour mieux comprendre son intérêt, voici l’histoire de Mercedes Bulliard, 78 ans.
Une fois par mois, Mercedes Bulliard, 78 ans, ouvre la porte de son appartement d’Estavayer-le-Lac à Christine Landry, assistante sociale à Pro Senectute Fribourg. Ces jours-là sont spéciaux, à tout point de vue. Coquette et chaleureuse, Mercedes, ancienne infirmière, ne tarit pas d’éloges à propos de ce qu’elle considère comme une véritable bénédiction. Avec son accent chantant qui fleure bon son Espagne natale, elle raconte une aventure commencée il y a cinq ou six ans : « On m’avait parlé en bien de Pro Senectute et l’on m’avait conseillé de m’adresser à eux, mais je ne connaissais pas leurs services. Aujourd’hui, ma vie est transformée… Ces personnes ne demandent rien, mais sont toujours là pour nous venir en aide. Avant cela, j’ai vécu l’enfer et je n’avais jamais trouvé d’aide réelle. Depuis deux ans, c’est Christine qui s’occupe de moi, et pour moi, ça a été une véritable lumière ! »
Veuve depuis peu et malvoyante, Mercedes a vécu des épreuves difficiles, ayant à affronter le déclin de son mari atteint de la maladie d’Alzheimer, et un quotidien qu’elle n’arrivait plus à gérer sans soutien. Lorsque son époux entre en EMS, elle est confrontée aux angoisses qu’entraînent les changements radicaux intervenus dans sa vie affective et financière : « J’avais très peur de l’avenir … Je ne savais pas comment j’allais pouvoir continuer à vivre. Imaginez : avec 1500 francs par mois, comment fait-on? Aujourd’hui, Christine s’occupe de tout, de ma comptabilité, de mon courrier, de mon budget, de mes transports médicaux … Elle connaît tout de moi. C’est aussi elle qui a permis que je reçoive un appareil d’aide à la lecture et mon fauteuil électrique. Elle m’a tellement aidée … Sans elle, je serais complètement isolée, je ne pourrais rien faire. »
Souvent le dernier recours
Entre les deux femmes s’est créée une relation de confiance et de complicité. Et Christine Landry confirme que le lien social tissé avec Mme Bulliard est particulièrement fort, mais représentatif de ce qu’elle vit avec les personnes dont elle s’occupe : « J’ai choisi ce métier pour pouvoir venir en aide et m’investir auprès de ceux qui en ont besoin. J’aime découvrir des histoires de vie, rencontrer des gens, m’intéresser à ce qu’ils sont, à leur parcours, m’adapter à eux et voir comment les soutenir au mieux. L’an dernier, je me suis occupée d’environ 200 dossiers. J’ai à cœur que tout se passe bien pour chacun. Mais si je m’efforce de m’impliquer au mieux, je reçois également beaucoup. Les moments passés avec Mme Bulliard me sont très précieux ! »
La collecte d’automne de Pro Senectute prend tout son sens lorsqu’elle se présente sous le slogan La pauvreté des personnes âgées est invisible, mais pas pour nous. Les cas comme celui de Mercedes ne sont pas rares. La détresse des aînés en situation précaire est une réalité. Beaucoup sont confrontés à un isolement social et à des difficultés multiples, notamment d’ordre financier et pratique. La plupart ne connaissent pas leurs droits et se trouvent très démunis, ne sachant souvent pas où obtenir de l’aide, ou n’osant pas s’adresser aux services sociaux. Les collaborateurs de Pro Senectute s’appliquent donc à imaginer des solutions en fonction de chaque cas, de manière rapide et discrète. Avec succès, si l’on en croit Mercedes Bulliard : « On ne peut pas se fier à tout le monde. Mais ici, c’est une institution sérieuse, qui a du poids. Sans eux, je ne sais pas ce que je serais devenue … »
Martine Bernier
Pro Senectute, collecte d’automne, CCP 87-500301-3
Le Tricothon vise le million!
Réaliser un million de minibonnets, c’est le défi lancé par le Tricothon 2015 aux amateurs de tricot de Suisse, d’Allemagne et d’Autriche. Ces minuscules couvre-chefs sont toujours destinés à coiffer les smoothies Innocent, permettant aux participants d’accomplir une bonne action puisque, pour chaque bouteille vendue, 30 centimes sont versés à Pro Senectute afin de venir en aide aux aînés démunis.
Grande nouveauté de cette année : il n’y aura pas de date limite pour l’envoi des bonnets. Le concours prendra fin lorsque le million sera atteint. Une fois encore, aucune entrave n’est posée à l’imagination et à la créativité des petites mains. A pois ou rayés, sobres, figuratifs ou décorés de manière farfelue, les capuchons rigolos ont des adeptes dans notre pays. L’an dernier, 194 967 spécimens y ont été réalisés, ce qui a permis aux tricoteuses et tricoteurs suisses de décrocher le titre de vice-champion européen derrière l’Autriche qui a récolté 242 967 bonnets. Si vous avez envie de vous joindre à ce nouveau défi, vous trouverez des modèles et la galerie des œuvres les plus insolites sur le site www.tricothon.ch.