Les fantasmes, ces alliés intimes
Il est courant de penser que fantasmer et/ou se caresser serait une offense faite à l’autre. Ce que vous ressentez est compréhensible : nous devrions, pense-t-on souvent, mais à tort, être comblés uniquement par les bienfaits de notre partenaire. Mais, dans les faits, cela peut être un frein au plaisir et, au passage, une condamnation de la masturbation et du recours aux fantasmes, aussi bien durant la relation sexuelle qu’en dehors de cette dernière. Or, s’approprier son plaisir — et son désir — passe souvent par le fait d’apprivoiser son imaginaire érotique, l’accepter, pour pouvoir ensuite tirer son épingle du jeu.
Romy Siegrist
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Rôles et origines des fantasmes
« Tout, tout, tout, vous saurez tout sur les fantasmes » : les fantasmes imagés, les scénarisés, les proto-fantasmes aussi nommés fantasmes « blancs » (s’articulant uniquement autour d’un ressenti, d’une émotion, d’une odeur…), les primaires (qui ont « toujours été là ») ou secondaires (qui se sont développés à la suite d’une rencontre, une expérience), il en existe de toutes sortes. Certains prennent place pour faciliter ou maintenir l’excitation, et d’autres pour amener à la jouissance : on remarque même qu’il y a une sorte d’inversion dans leurs contenus. En effet, pour s’érotiser, on peut penser à quelque chose de romantique, tendre, amoureux, puis, pour jouir, quelque chose de bestial, voire d’agressif, intrusif ou humiliant. Et vice versa ! L’ambivalence, le paradoxe sont l’essence même de notre psyché, et notre énergie naît d’une forme d’équilibre qui doit sans cesse être maintenu, stabilisé, entre nos envies et nos craintes, le...
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