Quand le hoquet s’installe...

Quels sont vos astuces pour faire cesser le hoquet? © iStock
En soirée, lorsque votre voisin l’attrape, on le plaint tout en trouvant ça assez drôle parfois. Et chacun d’y aller de son truc, du verre d'eau au jus de citron. Mais quand le hoquet ne veut plus s’en aller, mieux vaut consulter.
Chacun d’entre nous l’a subi, un jour ou l’autre. Un verre d’eau gazeuse bu trop vite, un repas avalé trop rapidement ou trop épicé, un abus d’alcool, les raisons sont multiples et la punition généralement immédiate. Mais rien de vraiment douloureux. Le hoquet — en gros une contraction involontaire de tous les muscles inspiratoires associée à une fermeture de la glotte — chicane plus qu’autre chose. Bref, rien de tragique.
En soirée, la victime peut même devenir le centre de l’attraction lorsqu’il se mettra à essayer les trucs des uns et des autres pour couper court au phénomène. Et les astuces supposées fonctionner sont innombrables, comme avaler une cuillère à soupe de jus de citron (grimace assurée) ou tirer la langue en inspirant et expirant le plus lentement possible, respirer du poivre (atchoum), se masser la pomme d’Adam avec des glaçons ou encore descendre et grimper les escaliers
à fond.
Si ça dure…
Quand rien ne marche? Il faut patienter, le hoquet n’est pas supposé s’éterniser. Sauf dans certains cas. «Quand il dure depuis plus de 24 heures, voire 48 heures ou alors qu’il se manifeste épisodiquement, mais au quotidien depuis trois mois, explique le Professeur Jean-Louis Frossard, médecin-chef du Service gastro-entérologie et d’hépatologie aux HUG (Hôpitaux universitaires Genève), il faut consulter. Cela concerne entre 10% et 15% de nos patients. Un hoquet chronique peut signifier des complications, des lésions, voire des cancers comme celui de l’œsophage ou de l’estomac.» Dans certains cas, les patients confondent aussi reflux gastriques - autrement dit des rots et le hoquet - mais, dans ce cas-là, il importe aussi et évidemment de voir un spécialiste. Il existe toute une série de tests pour déterminer les causes de ces dysfonctionnements et, ensuite, de traitements.
Mais, parfois, la science se révèle impuissante. «Pour des personnes ayant un hoquet permanent depuis des semaines, des années, et qui entraîne entre autres des insomnies, la vie devient un enfer. Nous avons eu quelques cas de suicide», déplore Jean-Louis Frossard. On n’ose même pas parler du calvaire de l’Américain Charles Osborne assailli par ce satané hoquet pendant 68 ans! Oui, vous avez bien lu: 68 ans, à une fréquence de 40 hics par minute alors que la moyenne est en général de 6. Son hoquet s’arrêta une année avant sa mort, en 1991. Mais le fait d’avoir hoqueté plus de 420 millions de fois lui a valu d’entrer dans le fameux livre Guiness des records. Plus étonnant, malgré cette malédiction, notre gaillard a eu une vie de famille «épanouie», son épouse lui ayant donné huit enfants.
Jean-Marc Rapaz
Et vous, quel est votre truc?
Demander à votre voisin de vous faire peur? boire un verre d’eau à l’envers, retenir sa respiration? Avec le hoquet, mieux vaut couper court sous risque de s’agacer.
>> Envoyez-nous vos meilleures combines pour faire taire ce satané réflexe, en nous écrivant à générations:
jmrapaz@generations-plus.ch en indiquant votre nom, prénom et votre commune. Les meilleures réponses seront publiées dans un prochain numéro.