Quand l’espace urbain se transforme en salle de fitness

Avec un tout petit peu d'imagination, l'espace urbain offre de multiples possibilités de faire des exercices.
Et en plein air, c'est chouette, non? © Sandra Culand
Pro Senectute Vaud propose à ses membres des séances de sport en extérieur où les bancs, les escaliers et les barrières se muent en engins permettant de parfaire sa musculature et son équilibre. Nous avons suivi un cours à Cheseaux-sur-Lausanne.
Un bord de trottoir, un support pour parquer les vélos, une barrière, des escaliers, un marquage au sol, un mur… Lors des séances d’entraînement urbain données par Pro Senectute Vaud, les villes et leurs infrastructures se réinventent en engins de musculation, d’appui et d’étirement. «Ces cours connaissent un bel engouement, explique Isabelle Maillard, responsable Activité physique et santé à Pro Senectute Vaud. L’intérêt pour cette activité était déjà présent avant la pandémie, parce que de nombreux participants ont fait toute leur carrière enfermés dans des bureaux et ne jurent que par le grand air. Le covid a toutefois renforcé l’idée que l’activité physique à l’extérieur est encore meilleure pour le système immunitaire, sans parler des relations sociales qui y sont moins risquées.»
Les membres du groupe d’entraînement urbain de Cheseaux-sur-Lausanne, constitué d’une petite dizaine de seniors, sont tous convaincus par les bienfaits du sport en plein air. «Nous aurions du mal à être enfermés dans un fitness», atteste Marianne Guélat, 72 ans, peu avant de commencer l’échauffement de sa séance hebdomadaire, qui a lieu par tous les temps. «Quand la météo est mauvaise, cela offre un surplus de satisfaction en fin de séance!», précise Nectaria Kassimidis Schorderet, qui donne ce cours depuis trois ans, en alternance avec une autre monitrice.
Grande diversité d’exercices et de surfaces
Trêve de paroles, place aux actes. L’échauffement a lieu à la gare, sur l’escalier et la rampe qui mènent au passage souterrain. On monte, on descend, les bras réalisent divers mouvements aériens, sous le regard amusé de quelques passants. Une bordure en béton sert, ensuite, à faire des exercices d’équilibre, alors que des grandes marches permettent de travailler les abdominaux, les fessiers et les pectoraux grâce à des appuis faciaux. Le mur arrière de l’école? Les participants s’y adossent en position de «chaise», afin d’entraîner les cuisses et les chevilles. Quant aux troncs d’arbres rencontrés en chemin, ils offrent un support intéressant pour monter les jambes à plusieurs hauteurs, ce qui, là encore, renforce les cuisses et les chevilles, tout en entraînant l’équilibre.
Pour l’occasion, Nectaria Kassimidis Schorderet a même pris son enceinte pour les faire «travailler» au son des Bronzés font du ski ou du Gendarme à Saint-Tropez. Ambiance garantie! Puis la monitrice entraîne les capacités cognitives du groupe avec un virelangue pendant l’exécution de pas chassés permettant de rallier la dernière étape: un terrain de beachvolley. Ici, pas de ballon, mais une ultime salve d’exercices. Cette «plage» de sable blanc est encore un bon prétexte pour aiguiser son équilibre et s’étirer. «Ce circuit itinérant, qui change à chaque séance, nous permet de découvrir certains sites et de travailler de manière variée et ludique sur des surfaces très différentes (bitume, herbe, sable, tartan…) et ayant des dénivelés divers. Les exercices que je propose sont adaptés aux besoins des seniors, qui peuvent les faire en fonction de leurs propres capacités physiques et ont tous pour but d’améliorer ou d’aider à maintenir leur condition physique, leur autonomie et leur qualité de vie. Il est en outre primordial qu’ils prennent du plaisir durant la séance.»
L’importance de l’aspect social
Marianne Guélat, 72 ans, qui participe à ce cours depuis bientôt trois ans, se dit ravie. «Il y a beaucoup d’exercices de coordination et d’équilibre, ce qui est bien pour moi, car j’ai été victime d’un petit AVC», explique-t-elle. François Blanc, 73 ans, abonde: «Ma femme, qui participe également, m’a incité à venir. A mon âge, c’est important de bouger, d’autant plus que j’ai eu un problème cardiaque. Et, comme l’arthrose pointe, il faut entretenir sa souplesse. J’ai vraiment l’impression que ces exercices correspondent à mes besoins.»
A la dimension physique s’ajoute incontestablement l’aspect social. Et, à entendre les discussions qui ont lieu au sein du groupe, il ne fait aucun doute que les exercices se font dans la joie et la bonne humeur. On perçoit même une grande complicité et une amitié entre les membres du groupe. «Comme nous n’avons pas de cours de décembre à février et que nous aimons tous marcher, nous nous retrouvons une fois par semaine, à cette époque-là de l’année, pour faire des balades», affirment-ils en chœur. Ces séances sont sans aucun doute bonnes pour le corps, mais aussi pour l’esprit (de camaraderie).
Frédéric Rein
L’importance pour les seniors d’apprendre l’informatique
Le numérique fait, aujourd’hui, partie de notre réalité. C’est pourquoi, depuis bientôt quinze ans, Pro Senectute Valais-Wallis n’a eu de cesse d’organiser des cours d’informatique pour les seniors. Qu’elles soient données en privé, en groupe, grâce au concours d’adolescents ou encore à distance, ces séances, qui connaissent un vif succès, ont de multiples raisons d’être. A commencer par «garder le contact avec ses enfants ou petits-enfants, son médecin, ses amis, des associations et, cela, indépendamment de la distance qui nous sépare, comme l’explique Valérie Maret, secrétaire générale de l’association valaisanne. Cela permet également de faciliter les démarches administratives, qui s’effectuent de plus en plus en ligne, comme certaines demandes auprès des communes et des services bancaires.» Sans oublier leur rôle de vecteur d’informations. «Grâce au web, on peut facilement et rapidement approfondir un sujet qui nous intéresse», estime la connaisseuse.
Avec la pandémie, le digital a d’ailleurs pris une nouvelle dimension. De fait, réduire la fracture numérique est une mission importante pour Pro Senectute Valais-Wallis — dont les bureaux déménageront, dès le 12 septembre, à l’avenue de Tourbillon 19, à Sion. C’est, sans conteste, une manière d’éviter l’isolement social. «Notre but est donc de proposer une approche sécurisée dans un contexte rassurant de proximité», insiste Valérie Maret. Et, ainsi, d’aider les seniors à relever de nouveaux défis numériques. (F.R.)