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Assortiment d'aliments.
Episode 16 / 23

Le danger des sucres cachés

Alerte au diabète de type 2! Cette maladie du siècle touche 500'000 personnes en Suisse, en majorité des seniors. Parmi les causes, l’hérédité, l’âge et le surpoids qui peut être induit par une surconsommation de sucre, qui se dissimule parfois dans les aliments les plus improbables.
Le danger des sucres cachés
Diabète et obésité guette en cas d'excès de sucres ajoutés ou cachés...  © iStock 

Synonyme de douceur, le sucre est un ami qui active le centre du plaisir dans notre cerveau et procure à l’organisme l’énergie qui lui permet de fonctionner. Mais il peut aussi se transformer en un ennemi redoutable. Dans les pays industrialisés, le nombre de personnes souffrant d’un diabète de type 2 ne cesse d’augmenter. Cela fait des années que les médecins évoquent les risques encourus par les enfants qui consomment trop de produits sucrés. Il est plus rarement question des seniors. Et pourtant, comme le remarque Kelly Vaissband, infirmière clinicienne en diabétologie à la Clinique La Source à Lausanne: «Le diabète est une maladie silencieuse, qui évolue lentement et se déclare souvent vers 40-50 ans. C’est dans la population âgée de 65 ans qu’on compte le plus grand nombre de personnes atteintes de diabète de type 2. En Suisse, une  personne sur quinze est diabétique. Une personne sur trois ignore même qu’elle est diabétique! Il arrive que la maladie soit détectée à l’occasion d’une hospitalisation ou d’une visite médicale, chez des patients qui sont sans le savoir diabétiques depuis plusieurs années.» Comme les symptômes du diabète sont relativement discrets au début, des personnes ne se doutent pas qu’une forte soif, un besoin fréquent d’uriner ou une fatigue persistante sont en réalité causés par le diabète. Si la maladie n’est pas soignée à temps, des complications chroniques peuvent apparaître et endommager le cœur, les artères, les yeux, les reins, les nerfs et les pieds.

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Revoir son mode de vie

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui se déclare dans l’enfance, lorsque le pancréas cesse de fabriquer de l’insuline. Tout différent, le diabète de type 2 est souvent lié à notre mode de vie et représente 90% de l’ensemble des cas de diabète chez l'adulte. Commentaire de Kelly Vaissband: «C’est le taux élevé de sucre dans le sang qui permet de diagnostiquer le diabète. Il peut s’expliquer par un défaut de la sécrétion de l’insuline ou par une résistance de l’organisme à l’insuline pouvant survenir avec l’âge. Parfois, l’hérédité joue également un rôle. Le diabète se soigne au moyen de médicaments ou, plus rarement, par l’injection d’insuline. Mais la priorité pour tous les patients est de revoir leur mode de vie. Nous ne sommes pas toujours conscients de la quantité de sucre que nous consommons. D’autre part, nous sommes souvent trop sédentaires.»

Le rôle de l’infirmière est d’informer le patient, de fixer des objectifs en fonction de sa façon de vivre et de l’accompagner sur la durée. Pour une personne diabétique, il n’est pas toujours facile de changer ses habitudes: «Dans ce cas, nous proposons de faire pendant quelques jours un relevé des glycémies à l’aide d’un glucomètre. En se piquant le bout du doigt, la personne peut elle-même contrôler les variations de la glycémie dans le courant de la journée, avant et après un repas. Cela lui permet de prendre conscience de l’impact de son mode de vie sur le taux de sucre et de réfléchir aux changements qu’elle est prête à faire. Il faut parfois un certain temps pour parvenir à un bon équilibre.»

En 2023, il n’est plus question, comme autrefois, d’imposer un régime strict aux personnes diabétiques. L’approche est individuelle, le but étant de trouver pour chacune le meilleur moyen de contrôler sa glycémie en fonction de ses habitudes, de ses goûts et même de ses petits plaisir

Mieux connaître les sucres

Nous consommons 110 grammes de sucre ajouté par jour, soit le double de ce qui est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Diététicienne à la Clinique La Source, Emilie Malembe aide les patients à prendre conscience de leur consommation de sucre et à la gérer différemment: «Certaines personnes ont tendance à manger plus que leurs besoins réels. D’autres mangent beaucoup de fruits parce qu’elles se disent que c’est bon pour la santé ou consomment de grandes quantités de produits laitiers, comme les yaourts, riches en sucre. A cela s’ajoutent ces douceurs que sont les desserts, les pâtisseries, les biscuits, le chocolat et même le sucre qu’on ajoute dans le thé ou le café. Il ne s’agit pas de supprimer tous les sucres, ni le plaisir d’en manger, mais de parvenir à un équilibre alimentaire.»

Il y a sucre et sucre. A commencer par celui qui est naturellement présent dans les aliments. Certes les fruits et les produits laitiers contiennent du fructose et du lactose, mais ils apportent aussi à l’organisme des fibres, des vitamines, des minéraux ou du calcium. Quant aux sucres complexes, qu’on appelait autrefois «sucres lents», ils se trouvent dans les féculents comme les pommes de terre, les pâtes ou le pain. Ils représentent notre principale source d’énergie et apportent un sentiment de satiété pendant plusieurs heures.

Il ne s’agit pas de supprimer tous les sucres, ni le plaisir d’en manger…”

La diététicienne Emilie Malembe.
Emilie Malembe
Diététicienne

«Malgré leurs qualités, remarque Emilie Malembe, les uns et les autres peuvent s’avérer néfastes s’ils sont consommés en excès. Il faut surtout se méfier des sucres ajoutés, soit par nous-mêmes, soit par l’industrie alimentaire. Des sucres cachés et ajoutés se trouvent dans la plupart des aliments industriels transformés. Ils n’apportent aucune substance essentielle pour l’organisme et ne visent qu’à procurer du plaisir. Ce sont des sucres simples dont il faut limiter la consommation, car ils font rapidement monter la glycémie sans provoquer de satiété, avec pour conséquence de l’obésité, du diabète et des maladies cardiovasculaires. »

On cuisine

L’idéal est donc de cuisiner soi-même et de manger le plus possible d’aliments naturels. Cela rend plus facile l’évaluation de la consommation de sucre, car l’étiquetage des produits transformés est souvent difficile à décrypter. 

A noter que, sur le site de l’organisation Diabète Vaud, un test permet de faire le point sur sa propre consommation de sucre. Parmi tous les édulcorants, que choisir? Au top ten, la stevia et l’aspartame qui n’ont aucun impact sur la glycémie, sont pauvres en calories et ne provoquent pas de caries. «Leur inconvénient, déclare la diététicienne, est d’entretenir le goût du sucré. Il est préférable de se déshabituer progressivement du sucre en diminuant les quantités.»

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