Au cœur des parcs régionaux valaisans

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Les parcs naturels Binntal et Pfyn-Finges renferment des paysages éblouissants. L’homme y est actif, mais dans le respect de la nature.

Ils ont en commun des milieux naturels exceptionnels et des paysages d’une beauté particulière. Les deux parcs régionaux valaisans du Binntal et de Pfyn-Finges renferment en effet des trésors naturels uniques, que l’on découvre par l’entremise d’un vaste réseau de chemins pédestres ou de pistes cyclables. Deux territoires d’exception sur lesquels l’homme n’est toutefois pas absent, ce qui conduit à d’autres belles découvertes. Avant-goût de ce qui attend les visiteurs qui s’aventurent sur ces terres valaisannes teintées d’authenticité.

 

Eveil des sens dans le parc naturel Binntal   

A cheval entre les communes de Binn, Bister, Blitzingen, Niederwald, Ernen et Grengiols, ce parc régional du Haut-Valais, qui a reçu ce label en 2011, offre au regard une nature aussi riche qu’exubérante, notamment grâce à sa flore (comme la tulipe de Grengiols, le violier du Valais ou encore le sabot de Vénus). Mais cette vallée latérale du Binn est aussi réputée pour la diversité unique de ses minéraux. Près de 270 sortes différentes y ont été répertoriées, soit plus que dans n’importe quelle autre région alpine. Raison pour laquelle cette région a d’abord attiré les prospecteurs, puis, dans un second temps, les voyageurs, comme le rappelle l’Hôtel Ofenhorn, qui nous ramène aux premières heures du tourisme alpin. Des visiteurs qui sont aujourd’hui aussi séduits par l’étonnante gastronomie qu’on trouve dans certaines auberges de montagne et à Ernen, qui a vu deux de ses restaurants distingués par le GaultMillau.

La présence remarquée et remarquable de l’homme s’y intègre résolument à merveille, lui qui a semé par monts et par vaux des villages et des hameaux aux maisons typiques en mélèze patinées par le soleil. Mühlebach, par exemple, abrite même le plus ancien ensemble de bâtiments en bois habité de Suisse. Ici, les grandes stations touristiques sont en effet bannies. Mais la culture locale, elle, est bien vivante !

Citons ainsi le Festival Musikdorf Ernen ou l’éphémère TWINGI LAND ART (jusqu’au 18 octobre), une exposition d’art populaire qui prend place en plein air, le long de la route historique qui traverse les gorges de Twingi. En partenariat avec la Haute Ecole des arts de Berne, l’édition 2020 rassemble quinze artistes qui donnent un relief différent au paysage. En octobre, toujours, du 2 au 4, aura lieu le Hackbrett Festival Binn, qui met en avant cet instrument de musique à cordes frappées rencontré dans les pays germaniques. Dans le parc naturel Binntal, nos sens sont toujours en éveil.  

 

 

Ivresse du bonheur dans le parc naturel Pfyn-Finges

Sis entre Sierre et Gampel, dans le Valais central, ce parc naturel régional (depuis 2013) s’étend sur une surface de 277 kilomètres carrés. On passe sans transition d’une zone humide à une steppe rocheuse, d’un glacier à un vignoble à flanc de coteau (il y a ici plus de 80 vignerons), d’un château à un village de montagne, et même de l’allemand au français ! Sans oublier, bien évidemment, le fameux site protégé du Bois de Finges, qui accueille l’une des plus vastes pinèdes des Alpes. Un patchwork de paysages qui se juxtaposent et se complètent à la perfection, offrant une multitude de biotopes situés entre 500 et 4153 mètres d’altitude (sommet du Bishorn), où s’épanouissent une flore et une faune abondantes.

 

Les oiseaux sont particulièrement présents, puisqu’on peut apercevoir des gypaètes barbus, des huppes fasciées ou encore des guêpiers d’Europe. Cette biodiversité trouve également sa place dans les vignobles, comme le prouve l’exposition sobrement intitulée « Vigne et Nature », qui se tient sur deux sites : au Musée du Vin de Sierre (jusqu’au 29 novembre) et au Centre nature et paysage de Salquenen (jusqu’en 2022). Elle propose un regard contemporain sur les relations entre la vigne et la nature, montrant notamment que la biodiversité peut être encouragée dans les vignobles. Bacchus est également à l’honneur grâce au Pass’vignoble.

 

Celui-ci suit le sentier des sculptures, revient sur les secrets du Moyen Age à Loèche, son ossuaire et la coupole de verre de son château, rénovée par Mario Botta. Ce voyage dans le temps se poursuit au Musée du Vin, puis entre les murs de la Johanniter Kompturei, témoignage du passage des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Quant à la Maison de Courten, à Sierre, elle nous rappelle que les plus belles paroles sur les paysages et les gens du Valais central ont été écrites ici. Se rendre dans le parc naturel Pfyn-Finges, c’est incontestablement la garantie de ressentir l’ivresse… du bonheur !    

 

Frédéric Rein

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