Le charme indémodable de Saint-Louis

Vue sur le port de Saint-Louis. © iStock
La ville de Saint-Louis, sur la côte nord-ouest du Sénégal, ravit les visiteurs par son architecture coloniale et les sites naturels qui se trouvent à proximité.
Une silhouette de femme vêtue d’une belle robe traditionnelle se détache de la façade d’un bâtiment colonial, de couleurs vives, patiné par le temps. L’image est furtive, mais se grave durablement dans les mémoires des visiteurs qui séjournent à Saint-Louis. Cette cité sénégalaise au charme suranné possède en effet une histoire qui se confond avec celle de la colonisation française. La vieille-ville se trouve sur l’Île N’Dar, baignée par les eaux du fleuve Sénégal, qu’on rejoint par le pont Faidherbe, qui relie le continent depuis 1897. «Ce pont fait la fierté de la ville et participe à sa réputation dans le monde entier», explique Ibrahim, le guide local.
De l’esclavagisme à l’aéropostale
Une fois traversé, on peut flâner dans les rues pour découvrir les différents témoignages d’un riche passé qui nous fait remonter aux XVIIIe et XIXe siècles. Rendez-vous, par exemple, sur la place Faidherbe, qui possèdent plusieurs édifices bien conservés, dont le palais du gouverneur ou la cathédrale néoclassique. «Flâner le long des quais qui entourent la cité permet de s’imaginer la vie au temps où Saint-Louis était un comptoir commercial important», conseille Ibrahim. Un autre moyen de sillonner l’ancienne capitale du Sénégal nommée ainsi, en l’honneur de Louis XIV, consiste à monter à bord d’une calèche. Votre cocher vous livrera quelques informations précieuses, par exemple en vous expliquant que les teintes des bâtiments dépendent du pays colonisateur: le blanc pour la France, l’orange pour les Pays-Bas ou le jaune pour les Anglais.
Un passé qui nous rappelle, bien évidemment aussi, que Saint-Louis était une étape tristement célèbre sur la route des navires européens de la traite des esclaves. Par la suite, c’est l’aéropostale qui fit parler d’elle. Jean Mermoz, qui réalisa la première traversée entièrement aérienne de l’Atlantique Sud, y fit escale, tout comme Saint-Exupéry. «La chambre 219 de l’Hôtel de la Poste où résidait Jean Mermoz existe toujours et on peut encore y dormir», souligne Ibrahim.
Multiples atouts
Mais Saint-Louis, qui a su conserver son statut d’élégance et de raffinement, possède encore bien d’autres intérêts. On peut ainsi sentir le cœur de la «capitale du bon goût» et de ses habitants battre sur les marchés artisanaux ou lors du retour des grandes barques de pêcheurs. Il y a également de très belles plages sur lesquelles se prélasser. Un environnement naturel qui devient littéralement exceptionnel, à moins d’une heure du centre-ville... Sur la Langue de Barbarie, une bande de terre d’une trentaine de kilomètres née de l’affrontement du fleuve Sénégal et de l’océan Atlantique, où se retrouvent des milliers d’oiseaux migrateurs, entre avril et octobre, et dans le parc aux oiseaux du Djoudj, troisième réserve ornithologique au monde, lieu de rassemblement des pélicans venus nicher. Une colonisation d’un tout autre genre!
Frédéric Rein