Sinatra, la voix d’une Amérique
En dévorant la biographie de Frank Sinatra écrite par Steven Jezo-Vannier*, on se rend compte que la vie du chanteur est aussi celle d’une période particulièrement trouble de l’histoire de l’Amérique. Et que, avant de juger ses amitiés mafieuses et ses démêlés avec la police — un des plus gros dossiers jamais constitués par le FBI —, il convient de resituer le contexte qui a valu à ce fils d’immigré italien d’être adulé par une partie des Etats-Unis et détesté par l’autre.
Né en 1915, il a grandi à Hoboken, ville ouvrière à l’ombre de New York. Et « à la pauvreté s’ajoutait la violence ordinaire d’une Amérique ségrégationniste où les immigrés italiens étaient à peine mieux considérés que les Afro-américains. A Hoboken, les communautés irlandaises, germanophones et italiennes s’affrontaient pour le contrôle du territoire. » Plutôt gringalet, Sinatra a dû jouer un peu des poings, mais, sans doute, moins qu’il...
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