Benoît Aymon nous fait marcher deux fois

Benoît Aymon sur son terrain favori. © Philippe Christin/RTS
Après son départ de la RTS, le journaliste et ancien présentateur de Passe-moi les jumelles propose deux films dans le cadre d’Exploration du Monde. Non content de nous faire partager sa passion pour la randonnée, il nous fait carrément rêver.
Marcheur un jour, marcheur toujours. Agé de 58 ans, l’ancien présentateur de Passe-moi les jumelles est ainsi au programme d’Exploration du monde, non pas avec un film, mais avec deux. Deux reportages qui nous font approcher des aspects différents de cette activité physique qui fait du bien à la tête et au corps. Mieux, il y a des randonnées qui font vraiment rêver comme celle — réalisée sur une longue période — avec l’immense photographe animalier qu’est Vincent Munier. Sans exagérer, on dira même qu’il y a de la magie dans l’air lors du visionnement de certaines séquences comme la «rencontre» avec une panthère des neiges. De fait, tout au long de son affût, l’humain ne verra jamais l’animal. Ce n’est qu’en développant ses clichés, plus tard, que Vincent Munier s’apercevra que la bête était bien là et qu’elle l’avait observé, tout le temps.
Magiques également les regards échangés avec cette meute de loups qui viendra rendre visite à l’aventurier alors que celui-ci s’apprêtait à plier bagage après plusieurs jours de vaine observation. Là encore, les animaux avaient repéré le bipède dès son arrivée, alors que lui était totalement persuadé de leur absence.
Sur un volcan
Disons-le, cette rêverie animalière est aussi due à la réalisation de Benoît Aymon et «de son pote de toujours, Pierre-Antoine Hiroz». Le film sur Vincent Munier se met littéralement au service du personnage principal. Le journaliste s’efface: aucune question, aucun commentaire. «C’était mon dernier film pour le compte de Passe-moi les jumelles. Un vrai cadeau du ciel: il me semble que cette rencontre avec Vincent Munier résume parfaitement ce que j’ai essayé de faire pendant vingt-six ans au cœur de cette émission emblématique de la RTS.»
Changement complet de cap avec le deuxième film sur La Réunion, comme l’explique Benoît Aymon. «Il se décline à la première personne. Le marcheur-journaliste sert de fil rouge et partage ses impressions. Insensiblement, le spectateur finit par s’identifier à ce randonneur de plus de 65 ans et finit par se poser une question à première vue futile, mais pourtant essentielle: «Si il le fait, je devrais pouvoir le faire?» Bon, on se pose quand même plus sérieusement la question lorsque notre intrépide «retraité» foule le sol du piton de la Fournaise, un des volcans les plus actifs du monde. Pourquoi ce défi? «Les volcans me fascinent depuis que je suis gosse et je n’ai jamais assisté à une véritable éruption. Il est vrai que de marcher sur le flanc d’un volcan actif, comme c’était le cas à La Réunion, donne un peu de sel à l’aventure. On sent une formidable énergie bouillir sous ses semelles. Ça peut exploser à tout moment, même si on nous précise que la Fournaise est un des volcans les plus surveillés du monde...» En clair, frissons garantis.
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Jean-Marc Rapaz