Bienvenue chez les ploucs!

©DR David Kernaghan
Avec Vallée furieuse, l’Américain Brian Panowich continue de faire les désespoir – s’il existe – de l’Office du tourisme de l’Etat de Géorgie, au sud des Etats-Unis. A en croire le romancier, le respect de la loi dans certains patelins s’y limite à un vague concept. Gare aux balles perdues!
Ancien shérif et capitaine des pompiers, Dane va mourir d’un cancer d’un poumon. Refusant tout traitement, il n’attend que ça pour rejoindre sa femme et sa fille tragiquement décédées dans un accident de la route. Mais ne voilà-t-il pas que ce représentant de la Géorgie est appelé à la rescousse par un ponte du FBI en Floride pour un meurtre dans un motel. Il comprend très vite que les Fédéraux n’attendent pas son analyse, mais qu’ils craignent d’intervenir chez les ploucs sans un guide comme Dane. Affublé d’une coéquipière arrogante, habillée comme un mannequin, notre héros mal en point part à la recherche d’un gamin impliqué dans l’affaire. Problème, dans cet Etat où l’on organise encore des combats clandestins de coq et où n’hésite pas une seconde à tirer sur les représentants de l’Autorité, ils ne sont pas les seuls sur l’affaire.
Très sommairement résumée ainsi, l’intrigue de Vallée furieuse se révèle d’une incroyable densité, jamais départie d’humanité malgré les apparences. Parfois hallucinant, ce voyage chez les ploucs est aussi attachant par certains de ses personnages, atypiques certes, mais tellement justes dans leur fonctionnement. Un grand polar, assurément, signé Brian Panowich qui nous avait déjà mis KO avec ses deux précédents ouvrages.
J.-M.R.
Vallée furieuse, Editions Actes Sud