Sous le soleil de Mexico…

Dans le cadre d’Exploration du monde, la Canadienne Julie Corbeil nous fait découvrir ce qu’elle nomme le cœur vibrant de l’Amérique. Avec trop d’angélisme ?
Sous le soleil de Mexico, chantait Luis Mariano avec une joie communicative. Un peu comme la réalisatrice québécoise Julie Corbeil qui ne cache pas avoir été éblouie par cette mégapole située à 2200 mètres d’altitude et comprenant près de 9 millions d’habitants. Il y a de quoi, ses atouts sont nombreux. Et de citer la culture évidemment avec, par exemple, le site extraordinaire de Tenochtitlan, ancienne capitale des Aztèques, et d’innombrables musées, mais aussi une gastronomie de haut niveau et une population qu’elle décrit comme très accueillante. Bref, un portrait presque trop beau pour qu’on y croie. Alors, vrai ou faux ? Qu’en est-il de la pollution qui a rendu tristement célèbre la capitale mexicaine ainsi qu’une criminalité violente ? La réalisatrice ne s’esquive pas. Si elle se contente de deux ou trois allusions à ces points noirs dans son film, elle en parle plus librement dans la conférence qui accompagne la projection. « J’explique d’entrée de jeu que la ville de Mexico a connu des périodes difficiles: dans les années 1980 à 1990, la mégapole a vu sa criminalité augmenter à cause de la grave crise sociale et économique qui a touché le pays, à l’époque. A cette même période, Mexico était considérée comme la ville la plus polluée du monde. Un smog presque permanent surplombait la ville. » Depuis, la situation a bien changé, assure Julie Corbeil, tout en déplorant que « ces clichés demeurent dans l’imaginaire des gens. »
Mesures d’urgence
Et d’évoquer les mesures environnementales prises par les autorités ainsi que celles pour lutter contre la violence. Une politique qui a payé même si la mégapole souffre toujours de « congestion automobile, de pollution sonore et de la vétusté de certaines infrastructures ». Reste qu’on peut désormais apprécier dans des conditions acceptables la richesse culturelle de la ville, son immense place centrale avec la cathédrale qui penche ainsi que les jardins aquatiques de Xochimilco. « Mexico est imparfaite, mais c’est aussi ce qui fait son charme », assure la Montréalaise.
Il vaut évidemment la peine de sortir de la ville pour découvrir le site extraordinaire de Teotihuacan, « une merveille du monde préhispanique » et ses deux pyramides dédiées à la lune et au soleil. La visite terminée, on peut se permettre alors de goûter aux alcools locaux, la fameuse tequila et la star montante, le mezcal. Julie a fait son choix: « Je préfère de loin le mezcal! J’aime son côté fumé et les subtilités de ses arômes qui en font un produit aujourd’hui plus délicat et recherché que la traditionnelle tequila. C’est d’ailleurs souvent plus cher. Si on boit la tequila avec le citron vert, on boit le mezcal accompagné d’orange et d’un sel pimenté. C’est un pur délice! »
J.-M.R.